L’intersyndicale de Thales réclame le départ du PDG Luc Vigneron

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Logo Thales (Photo : Frank Perry)

[03/12/2012 18:44:46] PARIS (AFP) L’intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC du groupe d’électronique de défense Thales réclame le départ du PDG Luc Vigneron et “la nomination rapide d’un nouveau patron pour le groupe”, a-t-on appris lundi auprès de la CGT du groupe.

“Le Groupe ne peut rester longtemps dans une situation où le corps social est totalement déstabilisé, le PDG isolé voire décrédibilisé, cela dans un contexte mouvant, tant sur les marchés que dans l’organisation de l’industrie de défense”, écrit l’intersyndicale dans un tract distribué à tous les salariés vendredi et que l’AFP s’est procuré.

Pour les syndicats, “il faut restaurer rapidement la confiance des salariés, des clients, des fournisseurs, des actionnaires” et “cela passe par un changement de politique et de management, donc par la nomination rapide d’un nouveau patron”.

Ils déplorent “la perte de confiance d’une très grande partie des salariés, de l’ouvrier au cadre dirigeant, envers Luc Vigneron”, et “la démotivation grandissante du personnel”. Ils dénoncent aussi un “management par la peur”, des “continuelles et incessantes réorganisations” et “la dégradation des conditions de travail”.

“On veut un changement de direction, mais aussi de politique, de stratégie au niveau du groupe”, a affirmé à l’AFP Laurent Trombini, coordinateur CGT du groupe.

Selon lui, le gouvernement, premier actionnaire de Thales “est en position forte pour imposer des orientations”, mais “à l’heure actuelle”, il ne donne pas “l’impression que c’est un grand souci pour lui”.

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érence de presse, le 14 juin 2010 à Villepinte, dans la banlieue parisienne (Photo : Eric Piermont)

Pour le syndicaliste, “jusqu’à maintenant, le groupe est avant tout dirigé par le premier actionnaire privé (Dassault) avec des choix très clairs : rentrer dans sa rentabilité et aussi servir les intérêts de Dassault Aviation”.

Il dénonce le “plan d’économie de 1,5 milliard d’euros d’économies en cinq ans, l’externalisation de ce qui n’est pas rentable aux yeux de la direction, des choix de profitabilité à court terme et la délocalisation de pans entiers de l’activité industrielle”.

Les propos des syndicats sont “outranciers” et “ne reflètent pas la réalité du climat social chez Thales”, a réagi auprès de l’AFP un porte-parole de la direction.

Il a également rappelé que le groupe “s’est engagé, il y a trois ans, à une profonde transformation afin de renforcer sa compétitivité à l’exportation, tout en maintenant globalement l’emploi en France”.

“Les effectifs sont stables et on dément formellement toute délocalisation de pans entiers de l’activité industrielle”, a insisté le porte-parole.

En septembre, l’intersyndicale avait décidé de rompre toute relation avec le PDG et sa direction, critiquant dans une lettre ouverte les méthodes de management et les orientations stratégiques.

Le groupe Thales, ex Thomson-CSF, qui emploie 68.000 salariés, dont la moitié en France, est détenu à 27% par l’Etat français et à près de 26% par Dassault Aviation. Le reste du capital est détenu par des actionnaires, dont 3% par les salariés.

Un comité européen et un conseil d’administration sont prévus le 13 décembre.