Le gros des transactions en euros ne devrait pas se faire à Londres, pour la BdF

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à Tokyo, le 3 décembre 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[03/12/2012 11:26:16] TOKYO (AFP) Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a souhaité lundi que la plus grosse part des échanges en euros soit accomplie dans la zone euro elle-même plutôt qu’à la City de Londres, s’attirant aussitôt une vive critique de Londres.

M. Noyer, qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a jugé que les Etats-Unis constituaient de ce point de vue un exemple à suivre pour la zone euro.

“New York reste le principal centre (financier) pour le dollar américain. Les autorités américaines ne sont pas opposées au fait que le dollar soit échangé à Londres, mais elles font très attention à ce que l’essentiel des transactions ne soit pas réalisé en dehors des Etats-Unis. Nous sommes pareils”, a expliqué M. Noyer à la presse française en marge du forum financier Paris Europlace à Tokyo.

D’après le gouverneur, “il n’est pas logique que le centre financier le plus actif pour (gérer) notre monnaie ou fournir des services au sein de notre union économique soit basé à l’étranger”, a-t-il ajouté en référence à la City de Londres.

En visite à Paris, le ministre britannique des Entreprises, Vince Cable, a vivement réagi à cette assertion. “C’est plutôt contradictoire avec ce que disent des banquiers français sérieux, pour qui un centre financier britannique fort est bon pour l’Europe”, a-t-il dit à des journalistes.

“Nous voulons contribuer au marché unique européen dans le domaine des services financiers et nous voyons la City comme en faisant partie”, a-t-il ajouté.

La Grande-Bretagne est l’un des 27 pays membres de l’Union européenne, mais n’a pas adopté la monnaie unique européenne, commune à 17 Etats du Vieux continent, préférant conserver la livre sterling.

Dans un entretien au Financial Times publié lundi, M. Noyer avait déjà souligné que “l’essentiel des affaires en euros devrait être fait au sein de la zone euro”, jugeant que cela était lié à la nécessité pour la BCE d'”assurer la surveillance de sa propre monnaie”.

“La majeure partie des affaires devrait être sous notre contrôle”, a insisté le gouverneur auprès du quotidien britannique.

Londres craint que les pays de la zone euro cherchent à affaiblir la City, en adoptant des régulations au sein de l’Union européenne dans l’espoir de renforcer leurs propres places financières.