Etats-Unis : Bernanke appelle les élus à relever sans attendre le plafond de la dette

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ésident de la banque centrale américaine, le 20 novembre 2012 à New York (Photo : John Moore)

[20/11/2012 18:37:46] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a exhorté mardi les élus des Etats-Unis à relever sans attendre le plafond de la dette publique américaine pour éviter de foncer dans le “mur budgétaire”.

“Le Congrès et le gouvernement vont devoir protéger l’économie en l’empêchant de subir tout le poids du violent assainissement des finances publiques prévu pour le début de l’année prochaine en l’état actuel de la législation, le +mur budgétaire+, ainsi qu’on l’appelle”, a déclaré M. Bernanke lors d’un discours à New York retransmis à la télévision.

M. Bernanke a rappelé qu’un grand nombre d’économistes étaient d’accord pour dire que cette cure de rigueur forcée, faite de hausses d’impôts pour tous les Américains et de baisses généralisées des dépenses publiques, ferait replonger l’économie américaine dans la récession.

La Maison Blanche et les élus démocrates et républicains du Congrès négocient actuellement un moyen d’éliminer tout ou partie de cette menace.

Une fois celle-ci passée, “il sera nécessaire d’approuver rapidement au début de l’année une augmentation de la limite légale de la dette de l’Etat fédéral pour empêcher la moindre possibilité d’un défaut de paiement catastrophique” des Etats-Unis, a déclaré M. Bernanke.

Cette décision relève du Congrès. Rappelant les graves tensions financières planétaires qu’avaient entraîné en 2011 les tergiversations des élus avant qu’ils ne relèvent in extremis le plafond de la dette, le président de la Réserve fédérale a estimé que “l’incapacité à parvenir à un accord cette fois-ci pourrait avoir un coût économique et financier encore plus élevé”.

Néanmoins, a-t-il ajouté, l’évitement du “mur budgétaire” et le relèvement en temps utile du plafond de la dette (aujourd’hui à 16.394 milliards de dollars, celui-ci devrait être atteint en décembre, selon le Trésor) ne suffiront pas à faire disparaître toutes les incertitudes qui sont liées à l’évolution à long terme des finances publiques américaines, et qui continuent d’entraver la reprise de l’économie américaine.

M. Bernanke a donc exhorté une fois de plus les élus à adopter “d’urgence” un “ensemble de mesures crédible pour remettre la politique budgétaire de l’Etat fédérale sur la voie de la viabilité” et pour stabiliser ou faire baisser le ratio de la dette publique au PIB afin d'”assurer la croissance et la stabilité de l’économie à long terme”.

Il a néanmoins appelé le Congrès à faire preuve de mesure dans cette tâche et ne “pas perdre de vue un deuxième objectif: éviter de renforcer inutilement les vents contraires qui entravent déjà la reprise économique” (crise en Europe, difficultés du marché immobilier américain) en engageant une réduction du déficit trop forte en 2013.

“Empêcher un rééquilibrage budgétaire soudain et brutal au début de l’année prochaine contribuera à soutenir le retour de l’économie vers le plein emploi, et, à son tour, une économie plus forte contribuera à réduire le déficit et à la progression vers la viabilité budgétaire à long terme”, a-t-il dit.