Les mutations politiques et leurs répercussions sur la sécurité en Méditerranée en débat à Tunis

Par : TAP

Les défis de sécurité et de stabilité dans la région méditerranéenne, notamment à la suite des mutations politiques survenues dans certains pays arabes, font l’objet d’un colloque organisé par le Centre des études méditerranéennes et internationales, en collaboration avec la fondation Konrad Adenaur, les 30 et 31 octobre 2012 à Tunis, avec la participation d’experts tunisiens et étrangers.

Ahmed Idriss, professeur de droit et président du Centre, a rappelé que la région du Maghreb vit actuellement au rythme des révolutions et des bouleversements sociaux, faisant remarquer que la prolifération des armes dans la région, notamment après la révolution libyenne et l’émergence en Tunisie du courant salafiste menacent désormais la sécurité de la région et entravent le bon fonctionnement des institutions de l’Etat.

Selon lui, la précarité de la situation sécuritaire dans certains pays maghrébins et la porosité des frontières ont encouragé les organisations terroristes à activer leurs plans, ce qui porte préjudice à la stabilité dans cet espace géographique et alimente la tension dans toute la région.

Il soulignera par la suite que la réforme du système sécuritaire au cours de l’étape actuelle invite les Etats maghrébins à mettre en place un plan efficace visant à lutter contre le terrorisme à travers l’application de la loi en étant le seul moyen de rétablir la sécurité et la stabilité.

M. IdrissIl précise que l’émergence du courant salafiste en Tunisie ne constitue pas seulement un défi sécuritaire, mais aussi un défi essentiel pour la transition démocratique en général, mais estime que le manque de fermeté des autorités dans l’application de la loi concernant cette frange est justifiée par deux motifs, à savoir le refus d’utiliser les moyens de répression et la conviction que le dialogue est l’unique voie d’entente, “ce qui a fragilisé la décision politique relative à l’application de la loi”.

Cependant, il pense que la réforme du secteur de la sécurité demeure une nécessité démocratique qui doit être inscrite dans le sillage de la transition démocratique car c’est “une arme à double tranchant”, dans la mesure où elle peut servir la répression comme elle peut aider à conforter la sécurité et la stabilité au profit du citoyen et de la patrie.

Ceci étant, le président du Centre plaide en faveur d’un système sécuritaire soumis au contrôle démocratique pour que l’action des unités de la sûreté soit professionnelle et basée sur le respect de la loi.

WMC/TAP