FMI et Banque mondiale réunis à Tokyo pour disséquer l’économie du globe

photo_1350019184741-1-1.jpg
à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

[12/10/2012 05:23:08] TOKYO (AFP) Le FMI et la Banque mondiale, les deux institutions-soeurs de Bretton Woods, se réunissent à partir de vendredi à Tokyo pour disséquer l’économie du globe, malmenée par la crise en Europe, et tenter d’aider les pays pauvres à mieux résister aux chocs financiers.

Entre 10.000 et 15.000 personnes devraient converger dans la capitale japonaise et arpenter les allées du majestueux bâtiment de l’International Forum de Tokyo qui accueille, en grande partie, cette 23e assemblée annuelle ponctuée de nombreuses conférences et colloques.

Le temps fort du sommet sera vendredi l’assemblée plénière regroupant les représentants des 188 Etats membres des deux institutions. Leurs dirigeants, Christine Lagarde (FMI) et Jim Yong Kim (BM), prendront la parole et devraient livrer leurs vues sur l’économie mondiale ou la volatilité des prix alimentaires.

Un communiqué commun axé sur le développement sera par ailleurs diffusé samedi mais les deux institutions prennent soin de préciser qu’aucune décision majeure n’est attendue.

“L’enjeu sera de fixer des orientations, de créer des résistances face aux crises et de donner la parole aux pays en développement”, résume pour l’AFP Cyril Muller, un vice-président de la Banque mondiale.

Pour le Japon, un an et demi après un tsunami dévastateur dans le nord-est et l’accident nucléaire de Fukushima, ce sommet revêt toutefois une dimension particulière. “C’est une belle occasion pour montrer au reste du monde que notre pays s’est relevé”, a souligné Tadehiko Nakao, vice-ministre des Finances pour les affaires internationales.

photo_1350019278818-1-1.jpg
à la réunion du FMI et de la Banque mondiale, le 12 octobre 2012 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

La réunion de Tokyo a toutefois déjà été ternie par les tensions diplomatiques. Attendu à Tokyo, le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a annulé sa venue, en pleine dispute sino-japonaise autour de la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale.

Parallèlement au sommet, les ministres des Finances du G7, regroupant les sept pays les plus industrialisés du globe, se réuniront jeudi dans la capitale japonaise. “Nous allons nous concentrer sur les perspectives de croissance”, a indiqué un représentant du ministère du Trésor américain.

Le FMI a posé les termes du débat dès mardi en abaissant de nouveau ses prévisions de croissance mondiale et en pointant l’existence de “risques considérables” d’un nouveau ralentissement de l’activité sur le globe.

Les enjeux de ce grand raout diffèrent pour le FMI et la Banque mondiale, qui se réunissent tous les trois ans hors de leur quartier général de Washington.

Aux avants-postes de la crise en zone euro, où il participe à trois plans de sauvetage, le Fonds aura à coeur de délivrer son vade-mecum anti-crise.

Il devra toutefois revoir ses objectifs à la baisse. Le sommet de Tokyo devait initialement consacrer l’entrée en vigueur de la réforme du FMI votée en 2010, rééquilibrant son mode de gouvernance au profit des pays émergents et triplant ses ressources permanentes.

Mais cet objectif ne sera pas atteint à Tokyo en raison de l’attentisme des Etats-Unis qui n’ont toujours pas ratifié cette double réforme et bloquent de facto son entrée en vigueur.

Du côté de la Banque mondiale, le sommet de Tokyo sera le baptême du feu pour son président, Jim Yong Kim, qui rencontrera l’ensemble des Etats membres pour la première fois depuis son investiture le 1er juillet dernier.

Sur le fond, la BM focalisera notamment son attention sur les moyens d’aider les pays pauvres à “renforcer leurs résistances aux désastres naturels mais également aux chocs économiques”, selon M. Muller.

L’organisation non-gouvernementale Oxfam a appelé dans un communiqué les deux institutions à “intensifier leur soutien” aux pays en développement qui font face à la hausse des prix alimentaires et aux retombées de la crise en Europe.