Tunisie – Finance : Des projets de textes pour accélérer la mise en place de la Finance Islamique

Par : TAP

Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari a appelé, samedi, à accélérer la préparation du cadre législatif régissant les sukûks islamiques, d’autant plus que la Tunisie ambitionne de fournir, au cours de l’année 2013, des produits issus de l’industrie financière islamique.

Le gouverneur de la BCT intervenait samedi, au cours d’une journée d’information consacrée à la présentation des résultats du travail de la commission nationale chargée du développement du cadre juridique régissant la finance islamique.

Cette commission, créée, depuis le mois de février 2012, à l’initiative du ministère des finances, regroupe des intervenants publiques, privés et des experts en finance.

Les sous commissions relevant de cette structure ont présenté des projets de textes encadrant les domaines d’activités de l’industrie des finances islamiques, tels que les contrats d’affaires, l’assurance solidaire, les fonds d’investissement, la zakât, les sukûks… .

Au cours de son intervention, le ministre des finances par intérim, Slim Besbes a relevé que le gouvernement provisoire parie sur la finance islamiques, afin d’attirer les capacités d’épargne à même de répondre aux besoins croissant en financements, notamment, dans le secteur de l’infrastructure de base, les dépenses publiques destinées au développement régional, outre la relance du secteur privé.

Dans son rapport du mois de septembre 2012, l’agence de notation américaine Standard&Poors (S&P) a affirmé que le volume d’émission de sukûks islamiques devra atteindre 100 milliards de dollars qui seront destinés essentiellement au financement des projets d’infrastructure de base, a souligné M.Besbes.

Selon le même rapport, a-t-il encore indiqué, le volume des actifs islamiques internationaux atteindra, à la fin 2012, environ 1,6 trillion de dollars. Entre 2011 et 2015, ils enregistreront une hausse annuelle de 20%, alors que le volume des transactions islamiques en Tunisie ne dépasse pas, actuellement, les 2,5% des actifs du secteur bancaire, précise le rapport de S&P.

Pour sa part, l’expert économique et financier, Ezzedine Saidane a estimé que la contribution de la finance islamique dans le marché financier tunisien pourra évoluer de 20%, au cours des 20 prochaines années, si le cadre juridique sera favorable à la mise en place d’une telle industrie.

Dans une déclaration à la TAP, M.Saidane a relevé que l’adoption de l’industrie de la finance islamique en Tunisie nécessitera du temps( des semaines ou des mois), car les textes devront être approuvés par l’Assemblée Nationale Constituante (ANC).

l’adoption des mécanismes de financement islamique en Tunisie, reste tributaire de la mise en place d’un cadre juridique régissant le secteur financier traditionnel et islamique, tout en assurant la complémentarité entre ces deux créneaux et en garantissant le respect des normes internationales en vigueurs, a affirmé M.Saidane.

Selon un document publié par la BCT, deux banques islamiques opèrent actuellement sur le marché tunisien, à savoir la Banque Al Baraka ( non résidente) et la Banque Zitouna. le total d’actifs des deux établissements ne dépasse pas les 1400 millions de dinars.

WMC / TAP