Pétrole : l’AIE ampute ses prévisions de demande mondiale à cause de la crise

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Une femme fait le plein de diesel (Photo : Fred Tanneau)

[10/08/2012 08:15:25] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a nettement abaissé vendredi ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2012 et 2013 à cause d’une croissance économique “molle”, de prix élevés du baril et de réduction des besoins en or noir de la Chine et des Etats-Unis.

“La croissance économique molle pourrait restreindre la croissance de la demande de pétrole à 0,9 million de barils par jour (mbj) en 2012 et 0,8 mbj en 2013”, soit 0,3 mbj et 0,4 mbj de moins que la précédente prévision, indique le bras énergétique des pays développés dans son rapport mensuel.

Cette croissance faible s’explique “par la combinaison de prix toujours élevés et d’un contexte économique médiocre”, souligne l’organisation internationale basée à Paris.

Selon les nouvelles prévisions de l’AIE, la demande totale de brut dans le monde serait de 89,6 millions de barils par jour en 2012 et 90,5 millions en 2013, la hausse de la demande étant principalement portée par les pays émergents.

Signe de ralentissement, la demande pétrolière en juin des deux principaux consommateurs mondiaux, les Etats-Unis et la Chine, a été revue en baisse de près de 0,1 mbj pour les premiers et de 0,6 mbj pour le second.

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Un homme fait le plein dans une station-service (Photo : Philippe Huguen)

Cette baisse pour les deux géants – qui représentent à eux deux un tiers de la soif d’or noir mondiale – contribue “à étouffer davantage la prévision de demande”, souligne l’AIE.

Cette dégradation par l’AIE des perspectives des besoins pétroliers mondiaux s’accompagne d’une révision à la baisse de son estimation de croissance mondiale en 2013, à 3,6% (contre 3,8% jusqu’à présent), la prévision d’une progression de 3,3% cette année restant elle inchangée.

C’est la quatrième fois depuis le début 2012 que l’AIE, le bras énergétique de l’OCDE, révise à la baisse ses prévisions de demande d’or noir après janvier, février et juin. La prévision n’a été améliorée qu’une fois, en mai.