Zone euro : Mario Monti met en garde contre une montée des tensions entre les pays

photo_1344167879885-1-1.jpg
ût 2012 à Madrid (Photo : Dani Pozo)

[05/08/2012 12:00:00] BERLIN (Allemagne) (AFP) Le chef du gouvernement italien Mario Monti s’inquiète, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, des tensions liées à la crise qui ont dressé certains pays contre d’autres, jugeant nécessaire d’empêcher qu’elles ne débouchent sur l’éclatement de la zone euro.

Interrogé sur le ressentiment éprouvé en Italie à l’égard de l’Allemagne et sur l’arrogance reprochée à Berlin dans sa gestion de la crise de la dette, M. Monti s’est dit “inquiet”, selon un extrait de l’entretien au Spiegel à paraître lundi, divulgué à la presse.

Il a indiqué avoir évoqué avec la chancelière allemande, la montée dans l’opinion italienne d’un ressentiment à l’égard de l’Allemagne et parfois d’Angela Merkel elle-même, mais aussi de l’Union européenne (UE).

Mais selon lui, ce problème excède largement celui des seules relations italo-allemandes.

“Les pressions qui, ces dernières années, ont affecté la zone euro portent déjà les stigmates d’une rupture psychologique de l’Europe” a affirmé M. Monti au Spiegel. “Nous devons travailler dur pour prévenir” celle-ci, a-t-il poursuivi.

“Si l’euro devait devenir un facteur de désunion au sein de l’Europe, cela détruirait les fondations du projet européen”, a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement italien a aussi déclaré approuver les critiques de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière, concernant le fonctionnement des marchés obligataires, sur lesquels les coûts d’emprunt de l’Italie et de l’Espagne se sont envolés.

Il convient de régler les problèmes susceptibles d’alimenter un nouveau climat d’incertitude quant à la capacité de la zone euro à endiguer la crise, a estimé M. Monti.

Le chef du gouvernement italien a aussi appelé ses homologues à conserver une marge de manoeuvre face à leurs parlements nationaux.

“Si les gouvernements devaient se laisser complètement brider par les décisions de leurs parlements sans préserver leur espace de négociation, l’Europe risque davantage d’éclater que de renforcer son intégration”, a-t-il averti.