Tunisie : Des économistes inquiets du retard dans les préparatifs du Budget 2013

Par : TAP

Des responsables et autres économistes présents à une table ronde organisée, mardi 31 juillet dans la soirée, par l’Association des économistes tunisiens (ASECTU), sur le “processus de préparation du budget 2013”, ont estimé qu’il y a encore un flou et un manque de transparence en matière des recettes et des dépenses de l’Etat, ce qui retarde le démarrage des préparatifs du budget de l’Etat pour l’exercice 2013.

Ces préparatifs auraient dû être entamés en juin 2012 sur la base d’estimations concernant les besoins en ressources financières des divers départements ministériels.

Pour Abdelmalek Saadaoui, directeur général des Ressources et des équilibres au ministère des Finances, ce retard est imputé à l’absence de coordination entre le ministère des Finances et celui du développement régional et de la planification.

Il a préconisé une meilleure coopération entre les deux départements, “car la Loi de finances doit être cohérente avec le budget économique”, a-t-il dit. Et le responsable de suggérer, à cet effet, le regroupement des trois département (Finances, Développement régional et Planification et Investissement et Coopération internationale) sous une même tutelle, l’objectif étant de faciliter leurs tâches et d’aboutir à des projets de budgets cohérents et fiables.

Evoquant les dépenses de l’Etat, notamment celles liées aux subventions, la présidente du Comité général du budget, Mme Faouzia Saied, a indiqué que cette enveloppe “ne cesse d’alourdir le budget de l’Etat”. Il s’agit surtout, a-t-elle précisé, des subventions des produits de base (en particulier les céréales et les huiles végétales), subventionnées à hauteur de 1.200 millions de dinars, et les hydrocarbures (3.500 MDT). L’idéal, d’après elle, serait de remplacer la compensation, qui profite à l’ensemble de la population (pauvres et riches) ainsi qu’aux étrangers résidents en Tunisie, par un programme d’accompagnement et de soutien destiné, uniquement, aux familles à faible et à moyen revenus. “Ceci nécessite, estime-t-elle, l’établissement d’une base de données fiable pour un meilleur ciblage”.

Les participants au débat organisé par l’ASECTU ont également évoqué le problème du surendettement de la Tunisie. En effet, en 2011, la dette de la Tunisie était de l’ordre de 28,8 milliards de dinars, soit 44,5% du PIB, a rappelé le président-directeur de la Caisse de dépôts et de consignations (CDC), Jamel Bel Hadj.

L’objectif recherché par l’Etat est de couvrir, progressivement, la dette extérieure par la dette intérieure, a-t-il indiqué, notant toutefois qu’il est difficile, à l’heure actuelle, de mobiliser des ressources internes, d’autant plus que le déficit courant ne cesse d’augmenter, à cause de l’augmentation de la demande sur les produits d’importation”, a-t-il reconnu.

WMC/TAP