L’euro tombe à un nouveau plus bas depuis deux ans face au dollar

photo_1341938574223-1-1.jpg
Des billets de 100 euros et de 100 dollars (Photo : Thomas Coex)

[10/07/2012 16:44:15] LONDRES (AFP) L’euro baissait face au dollar mardi, tombant même à un nouveau plus bas depuis deux ans, dans un marché plombé par un regain d’inquiétude à propos de la situation en zone euro malgré les décisions adoptées dans la nuit par les ministres des Finances de la zone euro.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l’euro valait 1,2255 dollar, contre 1,2312 dollar lundi vers 21H00 GMT, après être tombé mardi vers 15H10 GMT à 1,2235 dollar, son niveau le plus faible depuis le 1er juillet 2010.

L’euro reculait face à la monnaie japonaise, à 97,34 yens contre 97,95 yens lundi soir, après être tombé vers 15H10 GMT à 97,23 yens, au plus bas depuis le 5 juin.

Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise nippone, à 79,44 yens contre 79,56 yens lundi soir.

“L’euro s’effrite après l’annonce d’un délai de trois mois pour que la Cour constitutionnelle allemande parvienne à une conclusion” sur le fonds de secours européen MES, alors qu’un délai de la ratification du fonds ne fait qu’ajouter de la pression sur la monnaie unique, commentait Nick Stamenkovic, analyste chez RIA Capital Markets.

L’euro avait tenté de rebondir mardi jusqu’à la mi-journée en Europe, aidé par le fait les ministres des Finances des 17 pays de la zone euro ont mis au point, dans la nuit de lundi à mardi, un plan d’aide à l’Espagne qui devrait se traduire dès la fin du mois par un versement de 30 milliards d’euros.

Mais avec les incertitudes liées au fait que l’Espagne pourrait avoir besoin de plus d’aide, l’euro était sous pression, notait Christopher Vecchio, analyste chez DailyFX.

En effet, il “n’y a pas eu grand chose de vraiment nouveau dans (les décisions de) l’Eurogroupe, qui a confirmé une bonne partie de ce qui avait été annoncé lors du sommet européen (des 28 et 29 juin), mais les détails sur le moment et la mise en oeuvre du plan de recapitalisation des banques (espagnoles) restent encore imprécis”, observaient les analystes de Lloyds Bank.

L’Eurogroupe s’est par ailleurs entendu pour que l’Espagne soit autorisée à ne ramener son déficit public à 3% du PIB qu’en 2014 au lieu de 2013, en raison des difficultés économiques du pays, et une nouvelle réunion aura lieu le 20 juillet pour finaliser l’accord de recapitalisation des banques du pays.

Le relâchement des conditions imposées à l’Espagne “ne génère pas exactement de la confiance sur les mécanismes destinés à enrayer les déficits” au sein de la zone euro, et “il est hautement improbable que ce plan de sauvetage redonne confiance aux investisseurs”, relevaient les experts de Commerzbank.

Preuve de la défiance toujours élevée des opérateurs, les taux obligataires à 10 ans de l’Espagne se relâchaient quelque peu, mais restaient proches du seuil de 7% jugé ingérable sur la durée.

De plus, “il semble que les marchés ont choisi de se concentrer sur une annonce du Premier ministre italien Mario Monti qui a indiqué qu’il ne chercherait pas à prolonger son mandat au-delà de mars prochain, ce qui a jeté un fort élément de doute” et d’incertitude politique, relevait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La situation financière de l’Italie est également scrutée par les investisseurs.

Vers 16H00 GMT, la livre britannique montait face à l’euro, à 79,04 pence pour un euro, évoluant à des niveaux de force plus vus début novembre 2008, et baissait face au billet vert, à 1,5503 dollar.

La devise helvétique était stable face à l’euro, à 1,2009 franc suisse pour un euro, et montait face au billet vert, à 0,9734 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or a fini à 1.595,25 dollars au fixing du soir contre 1.585 dollars lundi.

La devise chinoise a terminé à 6,3657 yuans pour un dollar contre 6,3712 yuans la veille.