Tunisie : Les aviculteurs mécontents de leur groupement interprofessionnel (GIPAC)

Par : TAP

Les aviculteurs ont revendiqué, réunis au cours d’une conférence nationale sur leur secteur mardi 19 juin, à Tunis, la restructuration du Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles (GIPAC), en vue de préserver leurs droits.

Organisée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), la rencontre visait à déterminer le coût réel de la production, en vue de fixer une tarification qui s’adapte au pouvoir d’achat du consommateur sans pour autant nuire aux intérêts des éleveurs.

Les aviculteurs estiment que “le prix de la viande de poulet n’est pas cher, en comparaison avec les prix de certains fruits”, tout en demandant la mise à niveau du secteur de l’aviculture, à l’instar de celui de la pêche.

Le secrétaire général de la Fédération nationale des aviculteurs (FNA), Abdelmajid Ezzar, pense qu’il est nécessaire de revenir au système de quotas dans l’aviculture, tout en attirant l’attention sur le fait que “la corruption s’était largement propagée, lors de la distribution des quotas par des personnalités influentes de l’ancien régime”. Et d’ajouter que les coopératives agricoles ne bénéficiaient, auparavent, que de 12% de ces quotas, signalant plusieurs litiges entre les éleveurs, les propriétaires des couveuses à volailles et les abattoirs.

Selon M. Ezzar, l’un des problèmes majeurs du secteur concerne la hausse du prix du fourrage, qui a triplé en deux mois, contribuant au renchérissement de la viande de poulet, exposant ainsi l’aviculteur à de nombreux problèmes, dont la multiplication des maladies dues au changement climatique, la qualité des fourrages et la hausse des prix des œufs importés et destinés à la couvaison.

De son côté, Salah Toumi, secrétaire général adjoint de la FNA, a fait savoir que le stock national actuel de la viande de poulet, destinée à la consommation pendant le mois de Ramadan, s’élève à 935 tonnes. Le stock d’œufs actuellement, de 35 millions d’unités, devrait avoisiner les 55 millions avant le Ramadan, pour atteindre 140 millions d’unités pendant le mois saint. Il a affirmé que les œufs se vendent au consommateur à un prix moindre que le coût de production, avançant que les éleveurs en Tunisie sont capables de couvrir les besoins nationaux en poulets, avec la possibilité d’exporter sur d’autres marchés. Il a recommandé, d’organiser la relation entre les éleveurs et les propriétaires des abattoirs, de contrôler l’application de la loi dans ce secteur ainsi que d’aider les éleveurs à réduire le coût de production.

Cette rencontre nationale vient couronner une série de conférences régionales, dont les recommandations ont été axées notamment sur «l’interdiction de l’exportation des produits avicoles, tant que le pays ne dispose pas d’un stock national, tout en arrêtant l’importation des œufs destinés à la couvaison, des poules pondeuses et des viandes blanches».

WMC/TAP