La Bourse de New York (Photo : Stan Honda) |
[21/04/2012 08:44:57] NEW YORK (AFP) Wall Street aborde la semaine prochaine avec nervosité, les yeux rivés sur le premier tour de l’élection présidentielle française dimanche, tout en espérant que se confirment aux Etats-Unis les débuts encourageants de la saison de résultats trimestriels d’entreprises.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a gagné 1,40%, terminant vendredi à 13.029,26 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui reculé de 0,36% à 3.000,45 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a gagné 0,60%, finissant à 1.378,53 points.
Outre la situation préoccupante de l’Espagne, dont les taux d’emprunts souverains ont encore augmenté cette semaine, Wall Street a été très influencée ces derniers jours par les résultats globalement positifs des grandes entreprises américaines. Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochains jours, ont estimé les analystes.
“Des résultats gobalement positifs, tels que ceux de Microsoft et General Electric (jeudi et vendredi) ont participé à l’optimisme du marché”, a relevé Frederic Dickson de D.A. Davidson.
Le marché se préparait à une semaine chargée en publications trimestrielles, avec les résultats notamment de Boeing mercredi, d’ExxonMobil, Amazon, Pepsi ou Ford jeudi, et de Chevron vendredi.
“Les grands mouvements du titre Apple, et son (fort) impact sur les marchés, ont beaucoup attiré l’attention des courtiers”, a noté de son côté Michael James, directeur du courtage d’actions chez Wedbush Morgan Securities. “Et cet intérêt risque de rester très vif dans les prochains jours avec la publication des résultats” du géant technologique mardi, a-t-il ajouté.
Mais au-delà des performances des sociétés américaines, “les investisseurs vont se tourner vers l’Europe”, a souligné Sam Stovall, de Standard and Poor’s Capital IQ.
Les courtiers scrutaient ainsi nerveusement la France, où se tenait dimanche le premier tour de l’élection présidentielle opposant notamment le président sortant Nicolas Sarkozy, perçu à Wall Street comme étant plus favorable aux marchés, au candidat socialiste François Hollande, favori des sondages.
Après une relative indifférence de la part de la Bourse de New York, “cette élection commence à apparaître comme un facteur de poids. Les investisseurs se réveillent et comprennent qu’un gouvernement socialiste ne soutiendra pas nécessairement une politique d’austérité. Or, l’austérité est supposée être la solution à la crise souveraine en Europe”, a estimé Chris Low.
“Wall Street s’inquiète qu’une arrivée en tête du candidat socialiste se traduise par un refus d’adopter les mesures nécessaires pour réduire le montant de sa dette par rapport à sa création de richesse”, a insisté le stratège de Standard and Poor’s.
Mais au-delà de cette élection, dans ce climat de relative instabilité en Europe, accentué par la perspective d’élections législatives en Grèce le 6 mai, “ce qui nous importe finalement, ce n’est pas tant la politique, c’est la continuité”, a résumé M. Low.
La place new-yorkaise peinait à s’affranchir des derniers développements européens et doutait de la capacité des Etats-Unis à tenir le cap de la reprise économique.
Au vu des résultats d’entreprises jusque-là encourageants, “ce sont des craintes qui nous semblent exagérées mais le marché reste obsédé par l’Europe depuis des mois”, a constaté Dick Green, du site d’analyse financière Briefing.com.
Dans ce contexte, le marché surveillera les chiffres de la confiance des ménages et des ventes de maisons neuves mardi, les commandes de biens durables mercredi, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage jeudi.
“Le ton reste prudent”, dans un marché très tenté par l’indécision, a conclu Dick Green.