L’AHK et la GIZ à la rescousse des entreprises tunisiennes en matière de main-d’œuvre qualifiée

Par : Tallel

La Chambre de commerce tuniso-allemande d’industrie et du commerce (AHK) et la Coopération technique allemande (GIZ pour Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) ont tenu ce jeudi 5 avril 2012 à dans un hôtel aux Berges du Lac une conférence conjointe ayant porté sur la «Main-d’œuvre qualifiée, besoin fondamental des entreprises».

Au cours de cette rencontre, il nous a été présenté le projet «Formation: Portail d’accès et d’amélioration de l’emploi», exclusivement dédié aux jeunes chercheurs d’emploi et aux entreprises tunisiennes.

Ellen Michel, chef de mission à la GIZ, précise les objectifs visés par ledit projet: «l’amélioration de l’employabilité et de l’insertion des jeunes chômeurs parmi les diplômés de l’enseignement supérieur et les sortants des centres de formation professionnelle», et ce à travers le lancement, la promotion et la mise en oeuvre de nouvelles approches de développement de l’emploi et des formations complémentaires adaptées aux besoins des entreprises.

Elle soulignera également que c’est GIZ qui gère le projet dans le cadre du «Fonds régional ouvert pour la formation et la promotion de l’emploi des jeunes dans la région MENA», qui s’étale sur trois et qui est doté de 8 millions d’euros, dont près de 500.000 euros pour la Tunisie; fonds alloué par le ministère fédérale allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Et pour la partie Tunisie, la mise en exécution est confiée à de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie).

Donc tout porte à croire donc que, avec les expériences conjuguées de la GIZ en matière de formation professionnelle (20) et de l’AHK Tunisie dans la coopération en Tunisie avec les entreprises et les organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux (30 ans), le projet a des réelles chances de réussite.

D’ailleurs, ce projet cible également les entreprises opérant dans les différents secteurs d’activités. «En effet, outre les formations complémentaires de courte durée aux jeunes, répondant parfaitement aux exigences et aux besoins des entreprises, des formations de perfectionnement leur sont aussi offertes pour leurs responsables RH dans le but de les appuyer dans leurs processus de recrutement pour garantir une meilleure sélection du personnel et donc une meilleure croissance et pérennité de leurs ressources humaines», indique un document distribué aux médias.

C’est dans cette optique et afin de mieux définir leurs besoins en termes de recrutement, de formation des jeunes chercheurs d’emploi et des responsables RH, il a été diligenté une enquête prospective auprès de 200 entreprises opérant dans les secteurs de l’électrique, de l’électromécanique, de l’automobile et de l’agroalimentaire. Ainsi, un questionnaire a été donc envoyé à 200 entreprises, dont 80 ont participé à l’enquête, lesquelles sont réparties sur l’ensemble du territoire tunisien.

Les résultats de cette enquête, réalisée entre décembre 2011 et février 2012, font apparaître que les entreprises sondées «ont un besoin de recrutement pour 1174 postes, tout niveau confondu»; que «les régions les plus offreuses d’emploi sont le Grand Tunis et le Sahel (378 et 335 postes respectivement)»; alors que «pour le Centre et le Sud, les besoins sont moins importants en raison notamment du nombre réduit d’entreprises dans ces deux régions».

Par secteur, c’est l’agroalimentaire qui est «le secteur le moins demandeur de mains d’œuvre, comparativement aux autres secteurs considérés dans l’enquête». Et les besoins les plus importants sont exprimés par la majorité des grandes entreprises (+ de 200 salariés) avec un degré moindre pour le BAC (96 demandes).

Maintenant quand on aborde les thèmes de formation suggérés par les entreprises, on se rend compte que «les formations techniques dans les domaines de production et de maintenance» et «les formations en soft skills» (par exemple l’esprit d’équipe et d’initiative) sont les plus citées.

En outre, l’enquête révèle que les besoins en formation pour les Responsables Ressources Humaines (RH) bénéficient d’un grand intérêt de la part des entreprises. La preuve en est que «des thèmes comme la gestion des conflits et les méthodes de recrutement, ont été demandés par au moins 30% des entreprises, tout secteur et taille confondus». Effet de la révolution du 14 janvier 2011 sans doute.

«A la lumière des résultats de cette enquête, indique le document de l’AHK Tunisie, différents cycles de formations ont été conçus». Le premier, prévu ce mois d’avril 2012, est dédié aux sortants des centres de formation professionnelle qui bénéficieront des offres du projet dans des entreprises situées dans le Nord du pays (Bizerte essentiellement). Le second (prévu en mai 2012) est dédié aux programmes d’insertion des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, et aura lieu dans la région du Sahel.

In fine, d’autres détails de cette enquête montrent que certaines entreprises sondées ont du mal à cerner leurs besoins ou attentes, d’autres ont exprimé des craintes de se voir «voler» leurs mains-d’œuvre qu’elles ont contribué à former.

On y reviendra.