Arabie : tempête sur la Toile après des propos jugés blasphématoires

photo_1328817094736-1-1.jpg
évrier 2012 à Ryad montrant un internaute saoudien en train de vérifier son compte Twitter (Photo : Fayez Nureldine)

[09/02/2012 19:53:36] RYAD (AFP) Un jeune journaliste saoudien a reçu des menaces de mort après avoir tenu des propos jugés blasphématoires sur Twitter, qui ont provoqué une tempête de protestations sur la toile et poussé les autorités religieuses à le déclarer apostat.

Hamza Kashgari, qui travaille pour un quotidien local de Jeddah (ouest), a publié la semaine dernière sur le site de micro-blogs un message adressé au prophète Mahomet au jour anniversaire de sa naissance.

“Au jour de ton anniversaire, je ne m’inclinerai pas devant toi (…) j’ai aimé certaines choses en toi mais j’en ai abhorré d’autres, et je n’ai pas compris beaucoup de choses à ton sujet”, a affirmé ce jeune homme dans son “tweet”.

Le ministre saoudien de l’Information, Abdel Aziz Khoja, a immédiatement réagi en annonçant sur Twitter la décision d’interdire au jeune homme de travailler pour tout média dans le royaume.

Les propos du jeune homme ont provoqué une levée de boucliers sans précédent sur la Toile et plus de 30.000 réponses sur le site de micro-blogs Twitter, selon un site internet qui suit les Tweets dans le monde arabe.

Une page Facebook baptisée “le peuple saoudien réclame l’éxecution d’Hamza Kashgari” a ainsi été ouverte, et compte près de 10.000 membres.

Sur tweeter, un avocat, Abdallah, estime que M. Kashgari étant “un adulte (..) nous ne devrions accepter rien d’autre que l’application de la loi” qui prévoit la mort pour ceux qui insultent le prophète.

M. Kashgari, qui s’est rapidement excusé, aurait fui le pays, selon la presse locale.

Le comité des fatwas (édits religieux) présidé par le mufti, plus haute autorité religieuse du royaume, cheikh Abdel Aziz Al Cheikh, a affirmé dans un communiqué publié par la presse jeudi que les propos de Kashgari “constituent une apostasie”. Il a réclamé que le jeune homme soit jugé.

Ce crime est passible de la peine de mort dans le royaume ultraconservateur qui applique une stricte interprétation de l’islam.

Pour des millions de Saoudiens, les réseaux sociaux constituent une rare bulle de liberté dans le royaume, qui compte plus de 100.000 personnes actives sur Twitter, et quelque 4,5 millions utilisateurs de Facebook selon un centre des études publiques à Dubaï.