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| ésentation des résultats financiers du groupe, le 9 février 2012 à Stuttgart (Photo : Thomas Kienzle) |
[09/02/2012 11:36:23] FRANCFORT (AFP) Le constructeur allemand de voitures et camions Daimler a annoncé jeudi un bénéfice net record de 6 milliards d’euros en 2011, contrastant avec la situation difficile des constructeurs généralistes en Europe.
“L’année 2011 a été une fois de plus un succès pour Daimler”, s’est félicité le patron Dieter Zetsche lors d’une conférence de presse à Stuttgart (sud), après avoir dévoilé un chiffre d’affaires de 106,5 milliards d’euros, pour un bénéfice net de 6 milliards.
La croissance du bénéfice d’exploitation (Ebit, 8,76 milliards d’euros) a été portée par les automobiles Mercedes-Benz et Smart (+12% à 5,2 milliards), mais également les camions, dont il est numéro un mondial (+41% à 1,88 milliard) et les services financiers, qui permettent à ses clients de financer leurs achats (+58% à 1,31 milliard).
Daimler va proposer un dividende en hausse de 35 centimes à 2,20 euros. L’action Daimler a pris 3,87% à 46,34 euros à 11H07 GMT dans un marché en hausse de 0,90%. Il va également octroyer à 125.000 salariés allemands, sur 271.000 dans le monde, une prime de 4.100 euros (+30%) au titre de 2011.
Très suivie par les analystes, la marge d’exploitation a atteint 8,2%, et 9% dans les seules voitures, en amélioration. Daimler reste certainement “bien derrière” ses concurrents en terme de rentabilité, notait Max Warburton, de Bernstein Research.
Le groupe table sur une poursuite de cette bonne santé, attendant une nette augmentation des ventes unitaires et du chiffre d’affaires cette année, même si le résultat Ebit devrait rester stable. Il se dit “en bonne voie” pour atteindre ses objectifs de plus long terme, une marge de 10% dans l’automobile notamment.
“Nous pouvons encore progresser, davantage que nos concurrents”, veut croire M. Zetsche, qui attribue la chute de Mercedes-Benz au rang de numéro trois mondial de la voiture haut de gamme derrière Audi (groupe Volkswagen) à des effets cycliques.
Pour y faire face, Mercedes prévoit six nouveaux modèles ou renouvellements cette année, dont une Smart électrique, et veut rajouter dix modèles à sa gamme d’ici 2020, tandis que ses concurrents auraient mangé leur pain blanc, selon le patron.
En 2012 et 2013 Daimler veut investir 5,3 milliards d’euros par an dans ses usines (contre 4,2 milliards en 2011) et 5,4 milliards d’euros en recherche et développement (contre 5,6).
Mercedes-Benz souffre d’une “productivité inférieure de ses travailleurs, d’une gamme de modèles moins étendue” et d’une clientèle vieillissante, analyse M. Warburton.
Mais ces résultats ont de quoi faire pâlir les constructeurs généralistes européens, comme Peugeot qui essuie des pertes ou Opel qui doit désespérément faire des économies.
Contrairement à eux, Daimler et ses compatriotes ne connaissent ni guerre des prix ni surcapacités. Leurs modèles sont recherchés par une clientèle aisée pas refroidie par la crise et ils s’exportent très bien vers les pays en développement.
Même si l’emploi en Allemagne devrait rester stable, Daimler veut produire davantage à l’étranger, une stratégie risquée pour des voitures qui se vendent cher grâce à la réputation du “Made in Germany”.
Une nouvelle usine doit commencer à produire en mars en Hongrie, et Daimler a confirmé qu’il comptait bientôt fabriquer des moteurs en Chine.
Concernant ses projets avec ses partenaires Renault et Nissan, M. Zetsche a indiqué que “d’autres étapes étaient possibles”, et est “ouvert à la discussion” avec le français qui a de nouvelles ambitions dans le haut de gamme.
M. Zetsche a aussi vanté l’activité d’autopartage, Car2go, récemment lancée à Lyon, et encore considérée il y a peu comme un gadget de la part une entreprise plus connue pour ses grosses cylindrées polluantes. Ce type d’activités peut devenir “une affaire très intéressante et durable”, selon lui.
Daimler a pu réduire en 2011 les émissions moyennes de ses nouveaux véhicules vendus de 158 grammes de CO2 par kilomètre à 150 g/km. La moyenne des émissions de CO2 des véhicules neufs vendus en Europe, tous constructeurs confondus, était de 141 g/km en 2010.



