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çade de la Bourse de Milan (Photo : Damien Meyer)

[13/01/2012 09:36:58] MILAN (Italie) (AFP) L’Italie espérait voir la pression des marchés s’éloigner encore un peu plus lors d’une nouvelle émission obligataire vendredi, alors que la Grèce négociait d’arrache-pied avec les banques pour boucler un accord crucial sur l’effacement d’une partie de sa dette.

Après la chute libre de ses taux à court terme jeudi lors de sa première émission de dette de l’année, Rome va tenter de lever entre 3 et 4,75 milliards de titres à moyen terme, un test jugé plus révélateur de la confiance des marchés.

Le résultat de cette émission est attendu vers 10H00 GMT.

Les investisseurs semblaient optimistes quant à la réussite de cette opération et les Bourses européennes progressaient en milieu de matinée tandis que les tensions sur le marché obligataire continuaient de marquer le pas.

L’émission de jeudi, qui a suivi une émission espagnole également couronnée de succès, a offert un répit à Rome en certifiant un “retour progressif à la normale” au niveau de la perception du risque italien et en éloignant la “peur irrationnelle d’un défaut imminent”, souligne le quotidien Il Sole 24 Ore.

Mais la crainte d’une chute de l’Italie est toutefois encore dans les esprits alors que le pays croule sous une dette colossale de 1.900 milliards d’euros (environ 120% du PIB) et va devoir réaliser le tour de force de lever près de 450 milliards d’euros sur les marchés cette année.

Le quotidien Corriere della Sera affirme ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel a “suggéré” au chef du gouvernement italien Mario Monti, lors de sa visite mercredi à Berlin, d’accepter une aide du Fonds monétaire international.

Ce que l’ex-commissaire européen, qui estime avoir tout fait pour sortir l’Italie de la crise en adoptant un nouveau plan de rigueur fin décembre, a refusé catégoriquement.

Afin de tenter d’endiguer la crise, les Européens sont tombés d’accord jeudi sur les grandes lignes du pacte destiné à renforcer la discipline budgétaire de la zone euro, même s’ils n’ont pas été aussi loin que le voulaient certains.

L’objectif est de boucler les négociations lors du sommet européen du 29 janvier et de signer le texte début mars.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a toutefois appelé jeudi à une accélération en estimant qu’il “serait bon” que ce pacte soit adopté fin janvier car la situation est toujours très fragile.

“L’apaisement de la crise de la dette que nous avons vu depuis début décembre ne devrait pas durer”, soulignent les analystes de Commerzbank qui jugent que “le risque que la Grèce fasse défaut sur sa dette est considérable”.

Epicentre de la crise, la Grèce continuait en effet à négocier d’arrache-pied avec les banques en vue d’effacer quelque 100 milliards d’euros de sa dette publique qui pèse au total plus de 350 milliards.

Une nouvelle réunion se tient à la mi-journée entre le Premier ministre, Lucas Papademos, le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, et les créanciers privés, représentés par l’Institut de la finance internationale (IIF), qui estiment que le temps commence à “être compté”.

Un haut responsable du ministère des Finances grec s’est toutefois voulu rassurant jeudi soir en indiquant que le pays pourrait réussir à boucler en “fin de semaine prochaine” un accord avec les banques. Le versement des prochaines aides dont la Grèce a besoin pour éviter la faillite en dépend.

“Les négociations sont totalement sur les rails. Nous mettons à profit l’élan actuel”, a assuré ce responsable.

Si la participation du secteur privé s’avérait insuffisante, Athènes aurait alors besoin d’une perfusion supplémentaire de la part de ses partenaires européens, comme l’a souligné le ministre adjoint aux Finances Philippos Sahinidis.

Pour Frédéric Oudéa, le patron de la grande banque française Société Générale, le cas de la Grèce “fera école” et “deviendra un +étalon du pire+” risquant de “peser sur les autres pays”, a-t-il déclaré au quotidien Les Echos.