Quatre patrons de PME sur dix vont embaucher moins d’apprentis, selon Ipsos

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édéric Lefebvre, secrétaire d?Etat chargé du Commerce, de l?Artisanat et des PME, à Paris le 1er décembre 2010 (Photo : Eric Piermont)

[05/01/2012 18:31:40] PARIS (AFP) Quatre patrons de PME sur dix ont l’intention d’avoir moins recours à l’apprentissage cette année, indique une étude Ipsos pour les Apprentis d’Auteuil publiée jeudi.

A peu près autant (43%, au lieu de 40%) n’y auront “ni plus, ni moins, recours”, selon ce baromètre établi après un sondage par téléphone de 301 dirigeants de PME entre le 28 novembre et le 7 décembre.

Lors du précédent baromètre des Apprentis d’Auteuil, publié début 2011, près de sept dirigeants de petites et moyennes entreprises sur dix (66%) estimaient qu’ils auraient moins recours à l’apprentissage dans l’année qui suivait.

“Cela confirme que nous sommes dans une dynamique de développement de l’apprentissage”, a commenté pour l’AFP la ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano.

En 2011, le développement de l’alternance, souhaité par les partenaires sociaux, est devenu un axe majeur de la politique du gouvernement pour la formation et l’emploi des jeunes.

Le gouvernement vise 800.000 jeunes en alternance d’ici à 2015, contre quelque 400.000 en apprentissage et 200.000 autres environ en contrats de professionnalisation, selon les plus récents chiffres communiqués en 2011 par le ministère de l’emploi.

“Avec les chiffres de novembre, on en est à une hausse de 8,3% de jeunes en alternance, soit 32.000 de plus depuis le début de l’année”, a déclaré Mme Morano.

L’an dernier, l’obligation pour les entreprises de plus de 250 salariés de porter de 3 à 4% le quota des “alternants” a notamment été consacrée, tandis qu’est entrée en vigueur une loi sur “le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels”, abaissant l’âge des jeunes entrant en apprentissage.

Selon Ipsos, les chefs d’entreprises sont “partagés” sur le relèvement du quota et l’instauration d’un bonus-malus. 47% estiment que cela accroîtra le recours à l’apprentissage, 38% ne le pensent pas.

Ils jugent aussi que les freins au développement de l’apprentissage sont encore nombreux, citant à 54% “l’inadéquation du profil des candidats”.

Enfin sept sur dix déplorent que le système de taxe d’apprentissage soit “opaque et mal connu”.

“La taxe d’apprentissage ne peut rester absente du débat sur l’apprentissage et il faut la réformer en profondeur pour accroître sa lisibilité pour les dirigeants”, a commenté dans un communiqué Xavier Delattre, directeur des Ressources à la fondation catholique.