“L’Etat devrait changer sa politique d’acquisition de la technologie”, Affirme Sami Smaoui DG de HP Tunisie.

sami-smaoui-HP.jpgLeader mondial aussi bien en matière de stockage et de supervision que des serveurs, HP est désormais leader à l’échelle internationale en termes de chiffres d’affaires. Egalement, l’aspect social de HP joue un rôle primordial dans sa politique de gestion; aspect qui a été développé davantage par Sami Smaoui, DG de HP Tunisie, au sein de la succursale du géant mondial de l’informatique créée en Tunisie depuis 2007. M. Smaoui fait le tour d’horizon des sujets qui préoccupent la direction de HP en Tunisie ainsi que les perspectives de 2012.

WMC: Etes-vous satisfait des réalisations de HP pour cette année ?

Sami Smaoui: On espère toujours mieux. En tout cas, on a continué à faire de la croissance. L’année 2011 a bien sûr été une année à croissance inférieure à ce qu’on faisait avant, mais on a quand même élargi notre chiffre sur la totalité de notre activité et notre revenu a continué à accroitre. Je pense que c’est déjà très bien par rapport à ce qu’a vécu la Tunisie en 2011 et aux fluctuations qui ont eu juste après la révolution. En gros, je suis satisfait.

HP Tunisie poursuivra-t-elle alors la même stratégie en 2012 et particulièrement sa politique d’embauche?

Pour 2012 notre stratégie sera comme celle de l’année en cours. D’ailleurs, durant 2011 nous n’avons pas suspendu nos opérations et nous n’avons pas particulièrement changé nos plans par rapport à ce qui s’est passé, et on a continué en fait à agrandir notre équipe d’une manière assez régulière. Les évènements qui ont eu lieu n’ont pas changé nos plans par rapport à nos opérations en Tunisie. Comme vous le savez, on est proche actuellement de 600 employés et notre stratégie pour 2012 reste la même, et il n’y aura pas de changement.

Cependant, nous devons reconnaître qu’en Tunisie nous avons un problème de préparation de nos jeunes à la vie professionnelle. On parle souvent des dizaines de milliers de diplômés qui sont au chômage, mais la question qui se pose est de savoir si notre économie est capable ou pas d’employer ce genre de diplômés. J’ai l’impression qu’il y a des branches qui ont produit plus de diplômés que nécessaire pour notre économie. Donc, on observe un déséquilibre flagrant entre les branches.

Comment faut-il régler ce problème, d’après vous?

Le seul moyen pour régler le problème de déséquilibre est de le résoudre à la source. C’est-à-dire mieux équilibrer notre système éducatif et passer incontestablement par des systèmes de formations «post-diplôme» pour former ces jeunes même s’ils avaient un diplôme qui n’est pas particulièrement technique afin de les préparer à un métier qui n’a pas été destiné pour eux à la base. Donc, il faut les adapter aux besoins réels du marché.

Mais la Tunisie est reconnue pour ses ressources humaines qualifiées en matière de Technologie…

La Tunisie est considérée en Afrique comme l’un des marchés les plus avancés techniquement. Le consommateur tunisien adore les nouvelles technologies. A cet égard, HP qui a depuis des années le logo «HP Invent» est là pour inventer des technologies et les proposer au marché. On remarque notamment à chaque lancement d’un nouveau produit une très forte demande en Tunisie, et je pense que cette tendance devrait s’accentuer avec la diversité. Même au niveau des logiciels, on a remarqué ces dernières années que les investissements sont devenus sérieux. Certaines entreprises tunisiennes sont conscientes que la technologie est un tout, c’est-à-dire il ne suffit pas d’avoir un très bon hardware pour dire que l’entreprise est devenue informatisée. En Tunisie, les sociétés de télécom et les banques surtout sont devenues assez innovantes et créatives par rapport à dix ans auparavant. Maintenant il faut passer au-delà des petites initiatives.

Qu’est-ce qui distingue HP de ses concurrents?

Il faut savoir qu’aucun concurrent n’a un portefeuille assez varié et aussi complet que HP. Nous offrons à nos clients une gamme très diversifiée et complète de l’imprimante jusqu’au serveur haute capacité en passant par les PC, le stockage, le réseau, les logiciels, en plus d’un service de qualité exceptionnelle. Et c’est très important. On est «one stop shop» c’est-à-dire qu’on peut fournir à notre client quasiment tous ses besoins en technologie. C’est un avantage très considérable. Ainsi, derrière ceci se trouve une forte expertise. Par ailleurs, on est capable de conseiller nos clients et les diriger vers la technologie optimale en termes de performance et surtout de coût.

Le côté coût en Tunisie est très important…

Bien évidement. Particulièrement du côté coût, certaines choses devraient changer en Tunisie et à commencer par l’Etat lui-même. Aujourd’hui, l’Etat achète la technologie comme si elle achetait n’importe quels matériels avec les mêmes règles. Et ça devrait changer. Il faut savoir que la durée de vie du matériel informatique est relativement courte et durant laquelle il faut mettre en considération certains critères qui puissent impacter directement le coût, à savoir le service, la consommation d’énergie, …

HP fabrique ainsi des technologies intelligentes qui permettent des économies substantielles qui font que l’équipe informatique de l’entreprise peut allouer le minimum du temps à la gestion quotidienne. Toutefois, certains de nos concurrents qui n’offrent pas cette technologie complète et pour des raisons de prix ils passent mieux que nous dans les appels d’offres publics. Mais je suis toujours optimiste que ça va changer bientôt.

Est-ce que les entreprises tunisiennes ont actuellement les moyens nécessaires pour instaurer le «Cloud»?

Pour le Cloud, il ne faut pas parler seulement de la Tunisie sinon l’investissement peut paraître une impasse. Quand une entreprise utilise l’une des plus grandes plateformes du Cloud, elle ne connaît pas où se trouve l’équipement et les serveurs. Certains disent qu’ils se trouvent aux Etats-Unis mais ce n’est pas toujours évident. Mon rêve est de voir un fournisseur tunisien par exemple disposant d’une offre mondiale et les gens utilisent son Cloud et ses équipements se trouvent en Tunisie. Pourquoi pas. Rien ne l’empêche.

C’est vrai qu’on est à la traîne à l’instar de toute la région de l’Afrique de Nord mais l’intérêt y est, et les DSI en Tunisie sont très à la page et poursuivent de très près les toutes dernières nouveautés. Un jour ou l’autre, ils vont convaincre les investisseurs d’y aller.

On n’est pas sur la bonne vitesse. Il faut accélérer. Et c’est le rôle notamment des médias qui doivent parler davantage du Cloud pour augmenter le niveau de conscience par rapport au sujet.

Quelles sont les perspectives de HP en 2012?

Durant les trois dernières années, HP a fait des acquisitions stratégiques qui vont renforcer à partir de cette année la position de la compagnie dans certains domaines qui complètent l’offre HP aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Donc HP devrait apporter à ses clients une valeur ajoutée et c’est ça l’essentiel. Nous continuons à offrir à nos clients des solutions qui peuvent l’aider à réussir son business. C’est ça notre objectif.