La partie tunisienne du Rapport sur la gouvernance en Afrique sera pilotée par l’IACE

La démocratisation qui s’est amorcée en Afrique il y a une vingtaine d’années
s’est accompagnée de la chute de régimes autoritaires et à parti unique et de
l’instauration du processus électoral comme moyen de ménager succession et
changement politique et comme instrument de légitimation politique en Afrique.

L’origine du Rapport sur la gouvernance en Afrique remonte à 1999, année où la
CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) a lancé un projet
intitulé «Evaluation et suivi des progrès sur la voie de la bonne gouvernance en
Afrique». Ce projet reposait sur l’idée que l’Afrique se développait lentement
et que ce retard tenait à la médiocrité de la gouvernance sur le continent.
L’amélioration de la gouvernance accélérerait et rendrait plus durables le
progrès et le développement économiques de l’Afrique. C’est ainsi que la CEA a
lancé le projet de Rapport sur la gouvernance en Afrique, dont les principaux
objectifs étaient les suivants:

i) promotion d’un consensus sur les notions de bonne gouvernance et d’Etat
capable en Afrique;

ii) mise en place d’un mécanisme de suivi de la bonne gouvernance et de mise en
valeur des meilleures pratiques afin d’améliorer la gouvernance des pays
africains;

iii) et élaboration de recommandations de politique générale visant à combler
les déficits en matière de capacités et à répondre aux autres problèmes de
gouvernance auxquels se heurtaient les pays africains.

C’est avec ces objectifs en ligne de mire que la CEA a mené deux séries
d’enquêtes et produit deux rapports sur la gouvernance en Afrique. Le premier,
paru en 2005, couvre 27 pays africains, le deuxième, publié en 2009 (CEA, numéro
de ventre : F.09.II.K.1), en couvre 35.

Après la sortie des deux premières éditions, l’ensemble du projet a fait l’objet
d’un examen rigoureux qui a donné lieu à de larges consultations d’experts, de
parties prenantes et d’institutions partenaires. Un atelier, organisé pour
examiner le projet, s’est tenu en juillet 2009. Ultérieurement, deux décisions
ont été prises au sujet du projet.

La première décision a été d’adopter une approche thématique aux fins de
l’établissement du rapport. Outre le rapport biennal thématique, un rapport
général serait établi tous les six ans dans l’idée de suivre, dans leur
ensemble, les progrès réalisés par les pays africains en matière de gouvernance.

La deuxième a consisté à solliciter le partenariat du Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD) pour établir le rapport et plus
particulièrement les rapports de pays. La CEA et le PNUD ont mis sur pied un
nouveau partenariat en collaborant à l’établissement du Rapport sur la
gouvernance en Afrique et des rapports de pays dans le cadre du premier,
lesquels étaient produits jusque-là par la seule CEA.

Le Rapport sur la gouvernance en Afrique -soit l’étude la plus complète sur la
question- évalue et suit les progrès accomplis par les pays africains en matière
de gouvernance, recense les déficits de capacités dans les institutions qui
interviennent dans la gouvernance et présente des recommandations de politique
générale visant à améliorer la gouvernance sur le continent.

Dans leur choix d’un thème pour la prochaine édition du Rapport sur la
gouvernance en Afrique, la CEA et le PNUD étaient guidés par trois grandes
considérations, à savoir: les conclusions des deux premières éditions; les
questions intersectorielles relevées par le Mécanisme africain d’évaluation par
les pairs (MAEP) dans le cadre des examens menés jusque-là et les questions
pressantes d’ordre général qui se posaient sur le continent. Quatre questions se
détachent clairement: les élections et la gestion de la diversité; la
corruption; l’égalité entre les sexes et le constitutionnalisme. A l’issue de
délibérations et de consultations exhaustives, il a été décidé que le troisième
rapport porterait sur «Les élections et la gestion de la diversité en Afrique».

L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a été sélectionné en tant
qu’institution chargée d’effectuer l’étude en question sur la Tunisie.

Pour ce faire il a été constitué un Comité de pilotage du projet, présidé par
par Chekib NOUIRA, président de l’IACE, chef d’entreprise. Les membres en sont
Mansour MOALLA, ancien ministre des Finances et ancien président de l’IACE;
Ahmed BOUZGUENDA, président du Centre Tunisien de Gouvernance d’Entreprise, chef
d’entreprise; Ridha BELHAJ, ancien secrétaire d’Etat du gouvernement, avocat;
Ghazi JERIBI, ancien président du Tribunal Administratif, actuellement président
du Comité supérieur du Contrôle administratif et financier; Souad TRIKI, membre
de l’Instance supérieure indépendante des élections; Jamel BOUMEDIENE, expert
consultant, professeur à l’Université.

Ce Comité de pilotage est secondé par un Comité d’experts composé lui aussi de:
Majdi HASSEN, Hèdi BEN MRAD, Farouk KRIAA, Abdelaziz ESSAYEM, Mohamed Chafik
SARSAR, Asma NOUIRA, Yasser AROUAOUI et Emira GHARBAOUI.