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Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[27/10/2011 09:25:15] PARIS (AFP) La Bourse de Paris saluait jeudi l’accord conclu in extremis pour juguler la crise de la dette en zone euro sur le renforcement de la puissance de feu du Fonds européen de secours financier, la réduction de la dette grecque et la recapitalisation du secteur bancaire.

A 11H00 (09H00 GMT), le CAC 40 prenait 3,43% à 3.278,95 points dans un volume d’échanges de 1,412 milliard d’euros.

“Les dirigeants ont réussi à offrir des solutions structurantes sur tous les points clés pour protéger la zone euro et permettre une sortie par le haut de la crise de la dette”, estiment les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.

Un accord a d’abord été conclu avec les banques qui porte sur un renoncement de 50% de leurs créances, soit cent milliards d’euros.

Athènes recevra en outre de nouveaux prêts de l’Europe et du Fonds monétaire international (FMI) de 100 milliards d’euros également d’ici fin 2014, dans le cadre d’un programme qui remplace celui de 109 milliards d’euros décidé le 21 juillet.

En échange de l’effort demandé au secteur bancaire, un compromis a été trouvé pour recapitaliser les établissements européens qui en auraient besoin. Concrètement, les besoins ont été chiffrés à 106 milliards d’euros par l’Autorité bancaire européenne (EBA) dont 8,8 milliards pour les banques françaises. Toutefois, les marchés estiment qu’ils sont nettement supérieurs et le FMI a parlé de 200 milliards d’euros.

Au-delà, les responsables européens ont décidé de démultiplier la puissance de feu de leur Fonds de secours financier pour les pays en difficulté en la portant à 1.000 milliards d’euros dans un premier temps. Cet accord reste toutefois largement incomplet aux yeux des analystes.

Ainsi, le communiqué final “occulte singulièrement le rôle de la Banque centrale européenne”, objet de divergences importantes entre Paris et Berlin, remarque Frankin Pichard, directeur de Barclays Bourse. “Nous attendons aussi des indications supplémentaires sur la crédibilité des Etats, notamment l’Italie et la France, concernant leur capacité à réduire leur déficit budgétaire”, ajoute l’analyste.

Il existe aussi une forte incertitude sur “la participation des pays émergents”, la Chine en tête, au Fonds de soutien européen, relève de son côté le courtier Aurel BGC.

Malgré ces doutes, le secteur bancaire profitait pleinement de l’accord sur sa recapitalisation. Crédit Agricole prenait 14,43% à 5,57 euros, BNP Paribas 12,56% à 33,82 euros et Société Générale 10,98% à 20,80 euros. Les trois groupes bancaires ont indiqué qu’ils renforceraient leurs fonds propres par leurs propres moyens.

Hors CAC 40, Dexia était suspendu à Paris et Bruxelles dans l’attente d’un communiqué de la banque franco-belge qui doit indiquer ses besoins en capitaux d’ici fin juin 2012.

Axa s’envolait (+9,37% à 11,90 euros) alors que l’assureur a confirmé les objectifs de son plan stratégique pour 2015, malgré un chiffre d’affaires en baisse de 4,8% sur les neuf premiers mois de l’année.

PPR gagnait 6,15% à 117,30 euros, porté par des ventes supérieures aux attentes au troisième trimestre.

A contre-courant de la tendance, Suez Environnement chutait de 5,41% à 11,20 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40, après avoir abaissé ses objectifs 2011 en raison de surcoûts dans la construction d’une usine en Australie.

Les investisseurs attendent désormais le Produit intérieur brut américain au troisième trimestre.

Les analystes tablent sur une croissance de 2,3% en rythme annualisé par rapport au deuxième trimestre, en nette amélioration par rapport au 1,3% du second trimestre.

Euronext (CAC 40)