Tunisie : Etude de l’externalisation des services TIC… pourquoi faire?

Par : Tallel

Le ministère de l’Industrie et de la Technologie, via son secrétariat d’Etat des
Technologies, dirigé par Adel GAALOUL, ancien PDG de l’ATI, de la Sotetel, et
directeur général de l’INBMI, a lancé un appel d’offres national N2/2011 pour la
sélection d’un bureau d’études pour la réalisation d’une étude portant sur
l’externalisation des services liés aux TIC. La date limite de remise des offres
est fixée pour le 27 septembre 2011.

Les professionnels du secteur rappellent que le ministère des Technologies et
son secrétariat d’Etat ont lancé, au cours des dernières années, plusieurs
études sectorielles, dont la plupart ont été réalisées par des boîtes
internationales, et ce pour des budgets très importants. Une source avance même
le chiffre de 20 millions de dinars tunisiens qui auraient été dépensés depuis
l’année 2000 rien que dans des études du secteur. «Pour des résultats maigres,
car aucune stratégie d’envergure, aucun plan de développement réel et peu de
projets et de budgets n’ont été mis sur le marché», précise notre source.

Et notre profession de s’interroger: «Où sont les applications E-gouvernement,
les solutions E-commerce? Où sont les applications et les solutions mobiles…?».
On va jusqu’à affirmer que «la Tunisie ne cesse de perdre du terrain face à
certains pays africains et arabes dans l’utilisation des
TIC».

Revenant sur l’appel d’offres en question, notre source estime que, étant donné
que le pays se trouve dans une phase électorale et de mutations politiques, «il
est fort possible que cela risque d’être une étude pour rien».

Selon l’analyse d’un autre professionnel, le secteur TIC tunisien ne manque pas
de compétences nationales, de diplômés, avec un taux d’encadrement de 100% -ce
qu’on ne trouve pas dans les autres secteurs-, des cadres qui maîtrisent la
langue anglaise, des SSII qui ont développé plusieurs solutions logicielles dans
plusieurs domaines, des entreprises qui couvrent l’espace géographique national.
Mais elles ont besoin d’une vision simple, des budgets, des projets et surtout
la fin de la règle du moins disant. Car, intelligence, créativité, compétence et
qualité ne riment pas avec le moins disant qui est synonyme de médiocrité.

Alors, avis pour le prochain gouvernement qui sera élu et désigné après le 23
octobre prochain. Dont le premier pas sera de dédier au secteur TIC un ministère
à part entière et non un simple secrétariat d’Etat dépourvu de tout pouvoir de
décision.