Les Bourses mondiales chutent, angoissées par la crise de la dette en zone euro

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écran à Paris, le 12 septembre 2011 (Photo : Eric Piermont)

[12/09/2011 11:31:42] PARIS (AFP) Les Bourses mondiales accentuaient lundi leur dégringolade, la réunion du G7 durant le week-end n’ayant pas permis d’apaiser les angoisses des marchés concernant une faillite de la Grèce, une hypothèse qui gagne du terrain, entraînant un nouvel effondrement des valeurs bancaires.

“Le climat est très anxiogène avec des rumeurs très inquiétantes sur les banques, de fortes craintes sur la Grèce et une absence d’annonces des pays du G7 sur la crise actuelle”, résume Cyril Régnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Toutes les Bourses européennes s’affichaient dans le rouge en fin de matinée, Paris en tête, où la dégringolade dépassait les 4%, en raison d’inquiétudes particulières sur la situation des banques françaises. Celles-ci se trouvent d’ailleurs sous la menace d’une dégradation de leur note par l’agence de notations Moody’s.

Après un vendredi noir, les Bourses européennes chutaient à nouveau lundi: à 10H45 GMT, Paris dévissait de 4,58%, Francfort de 3,07% et Londres de 2,09% tandis que Madrid plongeait de 2,94% et Milan de 3,42%.

En Asie, même tendance: Tokyo a fini en recul de 2,31% et Hong Kong de 4,21%.

Le dossier grec continue d’empoisonner la zone euro et de peser sur les marchés. L’hypothèse d’une faillite de ce pays, voire de sa sortie de la zone euro, ne cesse de gagner du terrain.

Ce week-end, le ministre allemand de l’Economie Philipp Rösler n’a d’ailleurs pas exclu une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver la monnaie unique, avant que son ministère ne vienne rappeler lundi qu’Athènes avait toute sa place dans la zone euro.

Michel Barnier, le commissaire européen chargé des marchés financiers, s’est également voulu rassurant, réaffirmant que la zone euro faisait tout pour éviter qu’un pays membre, comme la Grèce, ne soit en situation de défaut de paiement.

Athènes, qui tente désespérement de rassurer ses créanciers, s’est engagé dimanche à prendre des mesures supplémentaires d’économies d’un montant de 2 milliards d’euros en 2011.

La Commission européenne a salué ces annonces et annoncé que les bailleurs de fonds du pays réunis au sein d’une Troïka -Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international- allaient effectuer leur retour dans le pays “dans les prochains jours”.

L’atmosphère s’était nettement dégradée depuis que, début septembre, la mission de la Troïka avait quitté le pays de manière inopinée.

Les valeurs bancaires étaient particulièrement chahutées lundi, plombées par leur exposition aux dettes souveraines mais également par des craintes sur leur solvabilité.

Ainsi, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale perdaient autour de 10%. A Francfort, Deutsche Bank perdait près de 9%, Commerzbank près de 10% et à Madrid, l’action de Santander lâchait plus de 4%.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer a pourtant affirmé lundi que “quel que soit le scénario grec et donc quelles que soient les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d?y faire face”.

Dans ce contexte général, la semaine s’annonce cruciale. Mercredi, une réunion d’urgence du FMI doit se tenir sur la Grèce et les ministres des Finances de la zone euro, puis de l’Union européenne se réuniront vendredi et samedi en Pologne pour tenter de boucler le deuxième plan d’aide à la Grèce de près de 160 milliards d’euros, promis au pays le 21 juillet.

Les marchés semblent néanmoins douter des capacités des politiques à se mettre d’accord et donc à reprendre la main face à la crise, notamment après la réunion du G7 de vendredi et samedi dernier, qui n’a débouché sur “aucune mesure concrète”, selon un analyste.

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus riches de la planète (G7) ont simplement promis vendredi à Marseille d’apporter une réponse “forte” et “coordonnée” à la crise mais sans préciser leur stratégie.

Considéré comme une valeur à risque dans ce contexte, l’euro était fortement malmené: il a touché lundi un plus bas depuis mi-février face au dollar et depuis 10 ans face au yen.

Sur le marché de la dette, les taux des obligations allemandes et américaines, valeurs refuge, étaient à leur plus bas historique.

A l’inverse, les taux d’intérêt se sont envolés lundi lors d’une émission de titres de dette publique en Italie.