Peu d’admis tunisiens aux concours des Grandes écoles françaises 2011

Par : Tallel

On a beaucoup écrit et parlé sur la baisse du niveau du Bac tunisien et de l’éducation en général en Tunisie. On ne peut, pour notre part, rien ajouter à ce diagnostic, et à ce fait de destruction d’un grand acquis de la Tunisie bourguibienne, qui a placé l’éducation, l’école et l’université au centre de l’œuvre de développement.

Pour cette année 2011, il semblerait que le nombre d’admis aux concours d’entrée aux Grandes écoles françaises ait considérablement baissé cette année, et ce comparativement aux années antérieures.

A noter par ailleurs que la Tunisie continue à déverser chaque année plus de 80.000 diplômés du supérieur, ou plutôt des diplômés-chômeurs. Donc on peut se demander pourquoi ouvrir des facultés des lettres partout en Tunisie alors que notre économie a besoin d’ingénieurs en informatique, de professionnels en tourisme, d’agronomes.

D’ailleurs, on nous apprend également que, pratiquement, aucun ingénieur diplômé en informatique n’est au chômage actuellement en Tunisie. En plus, tout ingénieur, qui a eu une certification de type Java, Microsoft, ou Linux et Oracle dans le cadre du Programme National de Certification des Compétences en TIC, dispose de fait d’un passeport pour l’immigration vers le Canada, les USA ou en Europe, où on cherche à attirer les ingénieurs TIC certifiés.

Maintenant qu’on sait ce que demandent les marchés, national et international, qu’attend-on pour faire un virage à 180 degrés dans la qualité de notre enseignement, mais aussi en favorisant les filières à haute employabilité, comme la technologie et l’informatique?

Former des littéraires, historiens, géographes, théologiens… ne fera que grossir le nombre de chômeurs, car les entreprises ne peuvent en aucun cas embaucher ces diplômés, ni le ministère de l’Education d’ailleurs, ne seraient-ce que comme enseignants.

Donc, tous se rabattent sur les emplois dans l’éducation sans la moindre formation pédagogique, ce qui contribue encore à la baisse du niveau, alors qu’avant c’était l’Ecole Normale Supérieure qui formait les meilleurs enseignants du pays. On n’a pas trouvé mieux que de disloquer cette institution et de la dénaturer. Ainsi la boucle est bouclée.

NDLR : La rédaction de WMC présente ses excuses auprès des lecteurs et rappelle qu’il y a eu une erreur lors de la publication de l’info.