Sony : meilleure rentabilité en 2010-2011, mais lourde perte liée au séisme

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électroniques dans un magasin de Tokyo le 26 mai 2011. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[26/05/2011 08:08:32] TOKYO (AFP) Le géant japonais de l’électronique Sony a confirmé jeudi avoir terminé l’année budgétaire 2010-2011 sur une lourde perte due à des charges comptables liées au séisme du 11 mars au Japon, mais sa rentabilité opérationnelle s’est nettement améliorée durant cette année.

Le groupe a de plus indiqué qu’il espérait afficher un bénéfice net pour l’exercice en cours, même si les effets prolongés de la catastrophe naturelle risquent d’affecter ses marges.

Au terme de l’année bouclée le 31 mars, Sony a subi une perte nette de 259,59 milliards de yens (2,3 milliards d’euros), une opération comptable liée aux impôts étant en grande partie responsable de la profondeur du plongeon dans le rouge.

Sony a dû enregistrer une charge de 360 milliards de yens (qui n’affecte pas sa trésorerie) du fait de la prise en compte de l’impact du séisme sur ses profits et obligations fiscales.

Le groupe a en outre intégré dans ses calculs des dépréciations d’actifs et des dépenses occasionnées par cette catastrophe, en raison de dégâts dans des usines situées dans le nord-est sinistré du Japon.

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électroniques dans un magasin de Tokyo le 26 mai 2011. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Entre avril 2010 et mars 2011, Sony a réalisé un chiffre d’affaires de 7.181,3 milliards de yens (62,5 milliards d’euros), en léger repli de 0,5% sur un an, notamment du fait de la concurrence qui tire les prix vers le bas et des effets négatifs de la cherté de la monnaie japonaise.

En revanche, son bénéfice d’exploitation a été plus que sextuplé comparé à celui de l’année précédente, à 199,82 milliards de yens (1,74 milliard d’euros).

Le retour dans le vert des principales grandes divisions du groupe (appareils électroniques et composants, produits et services en réseau) explique le regain de rentabilité.

Lors de la crise financière internationale de 2008-2009, le groupe avait lancé une vaste réorganisation de ses activités, accompagnée de suppressions de postes, fermetures d’usines et regroupement de fonctions, un processus encore inachevé mais qui a porté ses fruits sur le plan financier.

Les réductions de coûts, conjuguées à une augmentation des ventes de certains produits-phares, ont permis de largement compenser l’impact négatif de l’augmentation de la devise japonaise.

Même s’il n’a pas tout à fait atteint ses objectifs, entre avril 2010 et mars 2011, Sony a vendu 22,4 millions de téléviseurs dans le monde, contre seulement 15,8 millions une année plus tôt. Au Japon, les achats de TV numériques haute définition ont été soutenus par des mesures étatiques incitatives avant l’extinction de la diffusion analogique hertzienne en juillet prochain.

Les ventes d’appareils photo numériques Sony ont également augmenté en comparaison annuelle (à 24 millions d’unités contre 21 millions), ainsi que celles de PC (8,70 millions contre 6,8 millions) ou de consoles PlayStation 3 (14,30 millions contre 13 millions).

Sony a de plus profité en 2010-2011 d’une contribution positive de la société de téléphones mobiles Sony-Ericsson, alors qu’elle avait été négative un an auparavant, ainsi que des profits de ses autres activités (maison de disques, studios de cinéma, édition vidéo, banque et assurances).

Pour l’exercice en cours, qui sera clos le 31 mars 2012, Sony escompte un chiffre d’affaires en hausse de 4,4% sur un an à 7.500 milliards de yens, un bénéfice d’exploitation stable à 200 milliards de yens et un bénéfice net de 80 milliards de yens (695 millions d’euros).

Le groupe, qui promet de diminuer encore ses charges fixes, table notamment sur des ventes en augmentation de téléviseurs (à 27 millions d’exemplaires).

Il espère que ses divisions de jeux, PC et services en ligne généreront davantage de recettes de ventes, mais prévient que les profits afférents risquent de fortement baisser à cause du gigantesque piratage de données dont le groupe a été victime en avril.

Sony a été forcé de suspendre plusieurs jours l’accès à ses principales et stratégiques plates-formes de jeu, vidéo et musique en ligne et doit en renforcer la sécurité alors que des pirates continuent d’attaquer des sites vulnérables du groupe.