ège de la Bourse de Paris, le 22 novembre 2009 (Photo : Eric Piermont) |
[14/05/2011 08:33:21] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, après une semaine chaotique, table sur une dernière salve de résultats d’entreprises pour tenter de trouver un nouveau souffle, même si l’euro et le pétrole devraient rester en tête des préoccupations des investisseurs.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a cédé 0,97% pour terminer vendredi à 4.018,85 points.
“Cette semaine a été très volatile. Nous avons eu une séance de hausse pour une séance de baisse”, remarque Renaud Murail, gérant d’actions chez Barclays Bourse.
“Il n’est pas certain que les nouvelles macroéconomiques et les publications de sociétés attendues dans les prochains jours soient des catalyseurs suffisants pour créer à nouveau une dynamique positive sur le marché”, commente Isabelle Enos, gérante d’actions chez B* Capital (groupe BNP Paribas).
Alors que les résultats d’entreprises ont été globalement au-dessus des attentes des investisseurs cette semaine, la sévère correction de l’euro et du pétrole a pesé sur le marché.
La monnaie européenne a nettement reculé face au dollar, affectée par la situation budgétaire de la Grèce qui négocie un deuxième plan de soutien pour pouvoir servir sa dette en 2012.
La méfiance des marchés sur la solvabilité du pays est grandissante et, pour les investisseurs, le scénario d’une restructuration de la dette hellénique semble inéluctable à terme, malgré les démentis des responsables de la zone euro.
Lorsqu?on regarde les prix auxquels Athènes emprunte, on constate qu?”une restructuration est inévitable dans un futur proche”, soulignent les analystes de Dexia AM qui s’inquiètent des conséquences d’une telle opération notamment pour les banques et les compagnies d?assurance.
Le sujet va rester d’actualité ces prochaines séances. “Il est aux mains des spéculateurs anglo-saxons qui poussent à coups de rumeurs à un éclatement de la zone euro”, estime Eric Bleines, gérant d’actions chez CCR AM, ajoutant que “ce scénario extrême est tout de même peu crédible” .
Le pétrole, à l’instar de l’ensemble des matières premières, a aussi connu une violente correction notamment car “les indicateurs macroéconomiques sont moins fermes et font craindre un essoufflement de la reprise”, commente Mme Enos.
En Chine, l’inflation à 5,3% en avril –bien supérieure à l’objectif des 4% fixé par le gouvernement– fait craindre de nouveaux resserrements monétaires.
Aux Etats-Unis, en avril, le chômage a baissé moins que prévu, les ventes au détail ont ralenti et les prix ont continué à progresser même si l’inflation est ressortie conforme aux attentes.
Ces incertitudes vont conduire les investisseurs à être particulièrement attentifs la semaine prochaine aux chiffres sur l’immobilier qui reste le talon d’Achille de la reprise américaine: sont attendus les mises en chantier, les permis de construire et les ventes de logements anciens en avril.
La production industrielle des Etats-Unis est également au menu.
Les échanges seront aussi animés par la publication des minutes de la Réserve fédérale américaine, le marché restant à l’affût de commentaires sur une éventuelle inflexion de la politique monétaire accommodante des Etats-Unis. Enfin, la dernière salve de publications d’entreprises pour le premier trimestre 2011 devrait rythmer les prochaines séances. En France, Bouygues et Air France-KLM vont notamment publier leurs résultats et, outre-Atlantique, Wal-Mart et Hewlett Packard.