Tunisie : Fitch confirme la note ‘BBB-’ de TUNISIANA SA et lève sa surveillance positive

Fitch Ratings a confirmé les notes de défaut émetteur (Issuer Default Ratings – IDRs) en devises et en monnaie locale attribuées à TUNISIANA SA (ex-Orascom Telecom Tunisie) à ‘BBB-‘ et révisé la note nationale à long terme de ‘A+(tun)’ à ‘AA-(tun)’. La surveillance positive a été levée et les notes ont été dotées d’une perspective stable.

Les notes reflètent la structure actionnariale renforcée de TUNISIANA après l’acquisition par Wataniya d’une participation supplémentaire de 25% de son capital. Wataniya, qui détenait déjà 50% de TUNISIANA, devient ainsi son actionnaire majoritaire avec une participation totale de 75%. Cette acquisition renforce les liens de TUNISIANA avec la société mère de tête Qatar Telecom (Qtel notée ‘A+’/Stable), qui contrôle 51% du capital de Wataniya. Après la chute du régime Ben Ali, l’Etat tunisien a repris la part de 25% du capital de TUNISIANA appartenant à un consortium dirigé par Princesse Holding. Malgré cette nouvelle structure actionnariale, les notes de TUNISIANA reposent toujours sur les performances propres de son activité de téléphonie mobile en Tunisie.

Le relèvement de la note nationale à long terme de TUNISIANA résulte du réajustement de l’échelle de notation nationale tunisienne suite à l’abaissement, le 2 mars 2011, de la note IDR à long terme en devises et en monnaie locale de la Tunisie.

TUNISIANA a consolidé sa position dominante sur le marché tunisien du mobile avec 53% de parts de marché sur les neuf premiers mois de 2010, malgré l’intensification de la concurrence due à l’arrivée d’un troisième opérateur au 1er trimestre 2010. TUNISIANA a également maintenu sa rentabilité opérationnelle à un niveau élevé avec une marge d’EBITDA supérieure à 52% à fin septembre 2010. L’amélioration des indicateurs de crédit de TUNISIANA a dépassé les attentes de Fitch avec un ratio d’endettement (dette nette sur EBITDA) proche de 0 à fin septembre 2010. La liquidité de TUNISIANA est alimentée par d’abondants cash-flows (134 Mio TND de cash-flow libre à fin septembre 2010) malgré une politique de dividendes généreuse (95% du résultat net à la fin de l’exercice 2009). De plus, TUNISIANA avait relativement peu de dette à court terme à fin septembre 2010 (0,7 Mio TND) et la dette à long terme totalisait 139,6 Mio TND, avec une situation de trésorerie approchant les 130 Mio TND.

La perspective stable reflète la capacité de TUNISIANA à défendre sa position concurrentielle contre la menace que pourrait représenter un troisième opérateur. Bien que le marché de la téléphonie mobile en Tunisie ait atteint le stade de la maturité, avec un taux de pénétration de 105% à fin septembre 2010, Fitch estime que TUNISIANA dispose de la taille nécessaire pour conserver sa clientèle d’abonnés. Compte tenu du potentiel de croissance limité que présente désormais le marché saturé du mobile tunisien, Fitch considère que l’arrivée d’un nouvel opérateur constituera un facteur supplémentaire de pression sur les revenus moyens par utilisateur (ARPU) sur le long terme. Si le régulateur autorisait la portabilité du numéro, ce que Fitch estime probable en 2011-2012, cette décision pourrait profiter au nouvel entrant. Toutefois, selon l’agence, TUNISIANA disposera d’une large avance sur son concurrent en termes de couverture et de qualité de service.

Fitch pense que TUNISIANA pourrait se ré-endetter, de façon mesurée, en 2011 pour faire face aux dépenses d’investissement engagées, dans le cadre de l’octroi de la licence 3G prévue au second semestre 2011. Fitch s’attend toutefois à ce que les ratios d’endettement demeurent compatibles avec le niveau de notes actuel (en-dessous de 1). De fortes pertes de parts de marché entraînant d’importantes baisses des marges d’exploitation et une détérioration des indicateurs de crédit seraient des facteurs négatifs pour les notes sur le long terme.

Selon Fitch, la stratégie de TUNISIANA devrait rester centrée sur le segment du mobile et l’agence ne s’attend pas à d’importantes acquisitions internationales de la part de la société.