Livre numérique : les distributeurs réclament un prix unique “pour tous”

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écran du site Amazon (Photo : Karen Bleier)

[14/02/2011 17:42:56] PARIS (AFP) Le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels dénonce dans une tribune la proposition de loi que les députés s’apprêtent à voter mardi, qui exclut du champ d’application du prix unique du livre numérique les plateformes établies hors de France comme Amazon.

Contrairement à la première proposition de loi adoptée par le Sénat, le texte actuel fait le choix, dans l’article 3, d’exclure de son champ d’application les plateformes de vente de livres numériques établies hors de France, pour des raisons fiscales, et vendant à des acheteurs situés en France, soulignent les membres du SDLC dans une tribune publiée par Le Figaro à paraître mardi.

“Ainsi, ce dispositif législatif s’appliquerait aux libraires nationaux, alors que les grandes plateformes établies à l’étranger comme Amazon, Google ou Apple, déjà en position dominante sur leurs différents marchés, en seraient exclues”, déplorent-ils en plaidant pour un prix unique “pour tous”.

En mettant “sur un pied d’inégalité aussi manifeste les acteurs français et étrangers, c’est, après le marché de la musique en ligne, celui du livre numérique que l’on offrirait de facto à ces plateformes, avec les conséquences que l’on connaît”, en termes de concentration du marché et d’appauvrissement culturel.

Les librairies seraient “dans l’impossibilité de lutter contre les pratiques commerciales prédatrices d’acteurs étrangers tout puissants”, mettent-ils en garde.

C’est pourquoi “nous demandons la révision de l’article 3 et le retour à la formulation initiale proposée par les sénateurs au nom de la défense de la diversité culturelle promue par les autorités françaises et reconnue par le droit européen”, écrivent les signataires, Alexandre Bompard, PDG de la la Fnac, Jean-Louis Raynard, PDG de de Virgin Stores, Pierre Coursières, président du Directoire du Furet du Nord, Philippe Van Der Wees, PDG de Cultura, Guillaume Decitre, PDG de Decitre, et Jean-Luc Treutenaere, président du SDLC.

“C’est le seul moyen de donner aux libraires français les moyens de travailler, sur le marché du livre numérique, dans des conditions de concurrence équitable et d’oeuvrer ainsi au développement de la création”, estiment-ils.

Le 11 février, Alexandre Bompard avait déjà dénoncé “un boulevard (offert) au dumping culturel pratiqué par des acteurs américains ultrapuissants” dans une lettre adressée au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et aux députés.

La loi Lang, qui régule le marché du livre papier, a été instaurée en 1981.