Tunisie – A Toute Allure (7) : Epilogue d’une saison dépensière

consommation-fete-1.jpgLa saison a commencé tôt cette année, dès les premiers jours du mois de juin et juste après la fringale de fin d’année scolaire avec les cadeaux pour les enfants méritants. Là, on a fait simple, et entre le livre et la virée chez Dahdah, on s’en est sortit a presque peu de frais…

Il y a eu ensuite le déluge! Le déluge des dépenses qui ne semblent pas s’arrêter. Deux mariages en juillet dans la famille, puisque pas de mariage en août, nous ont fait vivre un mois de juillet sur la corde raide sans compter les enfants en vacances et leur mère à la maison qui veulent aller à la plage, faire des courses, dépenser enfin sous toute forme sous la main…

Sur ces faits débarque le saint mois de Ramadan! Que Dieu nous fait vivre ses semblables, et je ne vous raconte pas la galère de tout les jours avec brick, chorba et accessoires, vous connaissez sûrement! Ramadan associé à la chaleur du mois d’août et ses longues veillées, il paraît que s’est quelque chose de formidable, cependant ce n’est absolument pas l’avis de mon banquier qui a vu mon «rouge» atteindre des pics qui l’ont obligé à me convoquer en pleine chaleur pour une «sabounia» en règle!

Dès que les dernières lueurs du mois saint se sont éteintes, la rentrée a sonné le glas! Mère et enfants se sont mis sur les rangs pour cartables, cahiers, livres et tutti quanti. Les grands enfants réclament du signé et moi je n’ai que le saigné, direction El Hafsia, ministère de l’aide au public coincé et qui a, heureusement, des succursales partout dans les souks.

Je me disais, lorsque j’ai dépassé le 20 septembre encore en vie et pas mal encore dans la tête, que je suis sauvé. C’était sans compter le mouton du 16 novembre. Allez, encore un effort, la saison touche à sa fin et il ne faut pas faire la victime puisqu’on est arrivé jusque-là. L’espoir des mois sans dépenses commence à me détendre et le soir je me surprends même à regarder sereinement les malheurs des autres au prime time en pleurant des chaudes larmes libératrices …

Le petit qui regardait la télé avec moi au lieu de faire ses devoirs me regarde et durement me demande :

– Papa, cette année comme d’habitude, vous allez sauter Assidat Zgougou? C’est quand déjà le Mouled?!