Tunisie : les dattes, un véritable joyau à l’export

datte-15112010-art.jpgLa saison de récolte des
dattes a commencé dans le sud tunisien. Du côté de
Tozeur, Deguech, Nefta ou Tamerza, on s’active pour récolter ces graines brunes,
mûries par le soleil à la forme scintillante et au goût délicieux. La variété la
plus appréciée est « Delglet Ennour » et dont la part dans les exportations de
dattes est de plus en plus importante. Elle est connue comme « la datte de la
lumière brillante » pour sa couleur blonde translucide, la douceur de son aspect
et l’élégance de sa forme.

On la reconnaît par sa quasi-transparence, laissant deviner le noyau. Son arôme
est un mélange de vieux rhume, de vanille et de fleur d’oranger. Elle est,
d’ailleurs, la seule variété à être commercialisée à l’état naturel sous formes
de branchettes, précise le groupement interprofessionnel des fruits. On la
retrouve principalement à Tozeur et à Kébili. Pour les autres variétés on peut
citer l’allig, les khouet allig et la kenta.

Personne ne peut douter que les dattes tunisiennes sont des plus sollicités dans
le monde. Etant le premier exportateur mondial de dattes en termes de valeur, la
Tunisie accaparent 30% de la valeur du commerce mondial dans cette filière,
selon le groupement interprofessionnelle des fruits. Elle est également
quatrième en termes de volume. Au niveau du pays, ce produit se positionne à la
troisième place au niveau des exportations, devancé par l’huile d’olive et les
produits de la mer.

On note ici que la montée en gamme de cette filière a été opérée avec la mise en
place d’un plan de traçabilité et d’un plan destiné à améliorer la qualité de la
variété « Deglet Ennour ». Ce qui a permis une hausse remarquable des
exportations durant les cinq dernières années, stimulé également par les
certifications européennes. Des incitations financières ont été prodiguées pour
améliorer la qualité des dattes orientées vers l’exportation.

D’autres programmes visent également à moderniser les méthodes de stockage et de
conditionnement pour améliorer la teneur et la conservation des dattes. Pour
cette saison, les autorités ont intensifiés les campagnes de couverture des
palmiers par les moustiquaires, soit 6 millions de régimes de dattes couverts
dans les gouvernorats producteurs avec l’objectif d’atteindre 10 millions.

En outre, les palmiers dattiers sont une véritable richesse pour les
agriculteurs locaux du sud puisqu’il s’agit là d’une activité génératrice de
valeur pour la région. On estime que près de 10% de la population tunisienne vit
directement ou indirectement du palmier dattier. La production totale est,
d’ailleurs, estimée à 174 mille tonnes actuellement. Un nombre qui est appelé à
croître en 2016, soit 250 mille tonnes. De même, les exportations devraient
atteindre plus de 100 mille tonnes.

Il est à noter que ce produit représente 16% des exportations agricoles
tunisiennes. Il est très sollicité sur le marché international, et présent dans
56 pays. Il est apprécié essentiellement par les Marocains, les Français, les
Italiens, les Allemands et les Espagnoles. La Tunisie devance l’Algérie,
pourtant une grande productrice de dattes aussi, mais en termes d’exportations,
elle n’arrive à écouler que 15 mille tonnes. A l’heure actuelle, les programmes
de développement de la filière ont pour but de fidéliser les marchés
traditionnels (européens) mais aussi de conquérir de nouveaux marchés tels que
le marché maghrébin, asiatique et américain.

L’orientation est également vers la diversification des exportations des dattes
biologiques. Ils sont 2.300 tonnes à être exporté en 2008 contre 905 tonnes en
2003, avec l’objectif d’atteindre 4.000 tonnes en 2011. A noter que ce créneau
se développe très rapidement en Europe avec 3.000 tonnes par an.;