Emploi : Une enquête de l’UGTT épingle le manque de travail qualifié et l’absence d’assurance chômage en Tunisie

Selon une enquête de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) présentée le 5 juillet 2010 à Tunis, lors d’une rencontre de l’Organisation Arabe du Travail autour du 2ème Rapport sur l’emploi et le chômage dans les pays arabes, le chômage est resté élevé durant les dix dernières années en Tunisie, plus de 14%, touchant particulièrement les femmes (16%), les jeunes de moins de 25 ans (30%) et les diplômés de l’enseignement supérieur.

Pas de données inconnues donc dans cette étude intitulée “La précarité de l’emploi en Tunisie et ses impacts sur les travailleurs”, qui relève également que «la qualité de l’emploi ne répond pas aux attentes des demandeurs d’emploi qui sont de plus en plus qualifiés» et que le taux élevé de chômage «force l’acceptation d’emplois sous-qualifiés ou sous-payés». Pourtant, elle s’intéresse au processus de libéralisation économique pour comprendre le marché de l’emploi tunisien «fortement marqué par un modèle de compétitivité et d’organisation du travail qui génère du travail inapproprié». Surtout elle accuse «l’insertion de l’économie dans la chaîne de la sous-traitance internationale avec un positionnement au bas de l’échelle de la chaîne de valeur».

Cette situation fait d’autant plus peur aux salariés et aux organisations syndicales que la Tunisie ne dispose pas de mécanismes assurant efficacement la sécurisation des parcours professionnels, «car les services publics de l’emploi n’ont pas la capacité d’accompagner efficacement les personnes dans leur démarche de recherche d’emploi ou de retour à l’emploi», regrettent les auteurs de l’étude. De plus, ils mettent en exergue une faiblesse du dispositif social : l’absence d’assurance chômage.

Au cours de la rencontre, il a été rappelé que le programme du président Zine El Abidine Ben Ali pour la période 2009-2014 a initié un ensemble de mesures visant à couvrir toutes les demandes additionnelles d’emplois de manière à réduire le taux de chômage de 1,5 point au terme de l’année 2014 et à garantir une source de revenu pour chaque famille tunisienne.