Passage de témoin au Crédit Agricole, qui publie des résultats 2009 en hausse

photo_1267110672567-1-1.jpg
énéral de la banque Crédit Lyonnais SA, et Jean-Paul Sifflet, son successeur à partir du 1er mars, présentent les résultats du groupe le 25 février 2010 à PAris (Photo : Eric Piermont)

[25/02/2010 15:13:13] PARIS (AFP) Georges Pauget, directeur général de la banque Crédit Lyonnais SA a présenté jeudi des résultats 2009 en nette hausse, la veille de son départ de la banque, après 37 ans de service.

“Je vais quitter cette maison avec le sentiment du devoir accompli”, a-t-il déclaré, lors de sa dernière conférence de presse.

Parmi ses sujets de satisfaction figure le redressement de la banque, qui a connu deux années difficiles, du fait de la crise financière et de la présence dans son bilan de beaucoup d’actifs toxiques issus de l’immobilier américain.

“Les résultats 2009, avec une hausse du bénéfice net de 9,9% de Crédit Lyonnais SA, sont une première manifestation du repositionnement de la banque”, a-t-il dit, en ajoutant que les charges avaient baissé, et que la hausse de 73,4% du résultat brut d’exploitation “fait plus que compenser le coût du risque”.

“Notre trajectoire est bonne et lisible”, a-t-il encore poursuivi, et “tous nos métiers ont été repensés pour s’adapter à un environnement en pleine mutation”.

Aujourd’hui le groupe Crédit Agricole est devenu un géant bancaire, numéro 1 de la banque de détail en France avec les agences du réseau régional et celles de la filiale LCL, comptant 59 millions de clients dans le monde, avec des fonds propres de 68,8 milliards d’euros.

Seuls bémols dans ce tableau : la situation de CIB (Crédit agricole investment banking, ex-Calyon) et la banque grecque Emporiki, achetée il y a 4 ans.

Pour le CIB, la banque a annoncé sa stratégie en septembre 2008, soit l’arrêt de certaines activités, et le retour aux bénéfices pour les activités pérennes. Les activités en cours d’arrêt ont encore occasionné une perte de -1,5 milliard d’euros en 2009 (après -3,4 mds en 2010).

Il faut encore s’attendre à des dépréciations de valeur “d’un petit nombre de centaines de millions d’euros”. Au 4ème trimestre 2009, les dépréciations liées à l’immobilier américain se sont élevées à 200 millions d’euros.

Les activités pérennes ont en revanche engendré un gain de 1,1 milliard d’euros, supérieur à l’objectif de 1 milliard fixé par la banque.

Autre sujet à problèmes, la banque grecque Emporiki. Le Crédit agricole a investi environ 4 milliards d’euros pour cette banque, qui a causé une perte de presque 1 milliard pour la maison-mère en 2009.

“Nous avons changé les dirigeants au printemps 2009, nous confirmons que nous tablons sur une situation équilibrée en 2011”, a indiqué le directeur financier Bertrand Badré.

Emporiki, la 5ème banque grecque, va aussi procéder à une augmentation de capital en 2010 de l’ordre d’un milliard d’euros, une opération soutenue par la maison-mère.

Interrogé jeudi sur la pertinence de l’investissement en Grèce, M. Pauget a répondu qu’on “a un peu de regret quand on a des soucis au quotidien”. “Nous avons fait le choix de nous développer sur la zone euro, il faut voir cela sur le long terme”.

Pour sa dernière intervention en tant que directeur général, M. Pauget a aussi livré pour la première fois le montant des bonus versés à ses 400 traders au titre de l’année 2009, voulant ainsi respecter les recommandations de M. Michel Camdessus, médiateur sur la rémunération des opérateurs de bourse.

Ces traders toucheront 49 millions d’euros en 2009 en cash, soit 122.000 euros par personne. Un versement complémentaire de 49 millions est prévu, mais en actions. Il sera versé sous conditions d’ici 4 ans.

Lundi prochain, le successeur de M. Pauget, M. Jean-Paul Chifflet prendra ses fonctions à la direction du Crédit Agricole.

A la Bourse de Paris, l’action Crédit Agricole était en hausse de 0,36% à 15h23 à 10,56 euros, dans un marché en baisse de 1,67%.