Berlin décidé à réduire les déficits après 2011 mais ne sait comment

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äuble,le 7 novembre 2009 à St Andrews, en Ecosse (Photo : Geoff Caddick)

[16/12/2009 15:48:09] BERLIN (AFP) Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a reconnu mercredi qu’il ne savait pas encore comment s’y prendre pour redresser les finances publiques du pays à partir de 2011 mais a confirmé sa ferme intention de considérablement réduire les déficits à cet horizon.

“Nous devrons réduire le déficit budgétaire à partir de 2011”, a déclaré le ministre conservateur. “Comment cela va se passer dans le détail, je ne peux pas encore le dire”, a-t-il ajouté, mais le processus sera “incroyablement difficile, et chaque pas devra être réfléchi”.

Le projet de budget 2010 du nouveau gouvernement de centre-droit, adopté mercredi en conseil des ministres, prévoit un déficit budgétaire record de l’Etat fédéral de 86 milliards d’euros.

Vont s’y ajouter 14 milliards d’euros de postes spéciaux, résultant par exemple de mesures de soutien au secteur bancaire, portant le total du nouvel endettement net de l’Etat à environ 100 milliards d’euros. L’endettement brut, c’est-à-dire avant les remboursements perçus par l’Allemagne, va culminer à plus de 350 milliards d’euros.

La nouvelle équipe en place à Berlin depuis octobre a décidé de laisser filer les déficits à court terme, notamment en baissant les impôts, afin de relancer la croissance. Cette démarche “est nécessaire et juste”, a martelé M. Schäuble.

Le trou record des finances publiques attendu l’an prochain est “un reflet de la crise financière et économique”. Il s’explique entre autres par une chute attendue des recettes fiscales et par le soutien de l’Agence pour l’emploi et des caisses de sécurité sociale, que la hausse prévue du chômage va placer en situation financière critique, a détaillé le ministre.

Le déficit public pour sa part, qui comprend les déficits de l’Etat, des Etats fédérés et des communes, va représenter l’an prochain environ 6% du Produit intérieur brut (PIB), largement au-delà de la limite de 3% fixée par le Pacte européen de stabilité.

Mais M. Schäuble s’est engagé à revenir dans les clous du Pacte de stabilité en 2013, comme l’exige la Commission européenne, et dans l’intérêt de la crédibilité de la monnaie unique. “L’Allemagne est un des plus, si ce n’est le plus important pilier” de la stabilité de l’euro, selon M. Schäuble.

Parallèlement, une nouvelle disposition de la constitution allemande visant à limiter l’endettement du pays oblige Berlin à considérablement réduire le déficit budgétaire à compter de 2011, d’environ 10 milliards d’euros par an d’ici 2016.