Zoellick (BM) met en garde contre le “danger” des bulles financières en Asie

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ésident de la Banque mondiale, le 13 novembre 2009 au forum économique Asie-Pacifique (APEC) à Singapour (Photo : Saeed Khan)

[25/11/2009 11:41:15] PARIS (AFP) Le président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick, met en garde contre le “danger” des bulles financières qui se forment en Asie et exhorte les Etats, et notamment ceux du G20, à agir avant qu’elles n’éclatent.

“Pour maintenir le crédit à flot, les banques centrales ont ouvert le robinet à liquidités (…) Et ça a marché”, explique M. Zoellick, dans une tribune publiée mercredi dans le Financial Times. “Mais les gouvernements savaient que ces actions cruciales auraient des conséquences.”

Selon lui, cet afflux de liquidités a notamment irrigué et dopé les marchés boursiers et immobiliers en Asie “où un nouveau risque émerge : les bulles financières”.

Ces “bulles financières pourraient être de futures sources de faiblesses au moment où l’économie mondiale se redresse et pourraient de nouveau plonger des millions de personnes dans la pauvreté”, juge-t-il.

Plus de deux ans après l’effondrement des crédits immoibiliers à risque américains (“subprime”), le patron de la BM exhorte les Etats à agir. “Attendre que les bulles (financières) éclatent pour ensuite en nettoyer les conséquences n’est pas une chose à faire”, argumente-t-il.

M. Zoellick note que certains pays asiatiques ont pris des mesures pour freiner la spéculation, notamment en remontant les taux d’intérêt pour restreindre le flot de liquidités.

Dans les pays développés, “où les banques centrales veulent conserver des taux bas”, les régulateurs devraient envisager “des mesures supplémentaires”, en exigeant notamment le versement d’accomptes plus importants pour certaines transactions immobilières, selon lui.

“Le G20 devrait inscrire à son agenda la question des bulles financières et des nouvelles stratégies de croissance. Sans quoi, les solutions en 2008-2009 pourraient être sources de problèmes en 2010 et au-delà”, affirme M. Zoellick.

Le dirigeant s’inquiète également des conséquences de la situation actuelle pour les Etats du Sud. “La combinaison de liquidités abondantes, de marchés des matières premières volatils et de mauvaises récoltes agricoles, comme récemment en Inde, pourrait faire de 2010 une année dangereuse pour les prix alimentaires dans les pays pauvres”.

En 2008, la flambée des prix des denrées alimentaires, portée notamment par la spéculation, avait provoqué des “émeutes de la faim” dans une trentaine de pays.