Le Yémen devient exportateur de gaz

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ésident yéménite Ali Abdullah Saleh inaugure une nouvelle usine de liquéfaction de gaz, le 7 novembre 2009 à Balhaf (Photo : Marwan Naamani)

[07/11/2009 14:54:05] BALHAF, Yémen (AFP) Le Yémen est devenu samedi un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de ses nouvelles installations de Balhaf dans le Golfe d’Aden, avec une première cargaison à destination de la Corée du sud.

Lors d’une cérémonie depuis une colline surplombant le littoral, l’usine de liquéfaction et un terminal, le président yéménite Ali Abdallah Saleh a donné le coup d’envoi de ces exportations en pressant symboliquement un bouton.

Le gazier sud-coréen Ecopia, ancré au terminal et chargé de 147.000 m3 de GNL, a alors actionné sa sirène et pris la mer sous les applaudissements de l’assistance composée de hauts responsables yéménites, de représentants des sociétés partie du projet et de diplomates étrangers.

“Le deuxième chargement doit commencer le 12 novembre”, a affirmé à l’AFP Philippe Hennebelle, directeur de production de l’usine Yemeni Liquefied Natural Gas (YLNG) dont le français Total possède près de 40% des parts.

“D’ici à la fin de l’année, six cargos sont prévus”, a-t-il précisé.

Le projet de Balhaf (sud), d’un montant de 4,5 milliards de dollars, est le plus important investissement de l’histoire du Yémen. Il est desservi notamment par un gazoduc de 320 km de long qui le relie à Maarib, dans l’est du pays.

L’usine Balhaf a commencé la production le 15 octobre avec un seul train en fonctionnement mais qui en compte un second en construction. Une fois ce train achevé la production devrait atteindre jusqu’à 6,7 millions de tonnes par an.

Le GNL doit être exporté en Corée du sud mais aussi en Europe et en Amérique du Nord.

“Le deuxième train doit démarrer en février/mars prochains et la production sera alors de 40.000 m3 par jour alors qu’elle est actuellement d’un peu moins de 20.000 m3 par jour”, a précisé M. Hennebelle.

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éménite de garde près de la nouvelle usine de liquéfaction de gaz yéménite, le 7 novembre 2009 à Balhaf (Photo : Marwan Naamani)

Au début de la cérémonie, plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune pour souligner l’importance de cette réalisation qualifiée par le ministre du Pétrole Amir al-Aydarous du “plus important projet économique dans l’histoire contemporaine du Yémen”.

Le Pdg de la YNLG, François Rafin, a quant à lui souligné qu’en plus des 10.000 emplois créés, le projet va générer sur 25 ans entre 30 et 40 milliards de dollars de revenus pour le trésor yéménite.

Le Yémen est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Situé dans le sud de la péninsule arabique, il n’est qu’un producteur mineur de pétrole: l’an dernier, cette production n’a pas dépassé les 300.000 barils de brut par jour, et elle est en régression d’environ 5% par an. Ses réserves de gaz naturel prouvées sont de quelque 259 milliards de m3.

Une fois le projet achevé, les exportations de GNL du pays équivaudront à 180.000 barils de pétrole par jour, selon des responsables de YNLG.

Dans un bref discours lors de la cérémonie, le président Saleh n’a pas manqué d’évoquer la situation générale dans le pays confronté à une rébellion dans le nord et à une contestation parfois violente dans le sud, de même qu’à des attaques d’Al-Qaïda.

“C’est un important projet stratégique et il est bon que ce projet n’a pas été perturbé”, a-t-il en référence aux habitants des provinces de Chabwa et Maarib où le gaz est extrait et transformé.

“Les habitants de ces deux provinces ont collaboré avec nous et n’ont pas perturbé le projet”, a-t-il ajouté, soulignant que “la richesse qu’il génère profitera à tous les Yéménites”.

Pendant les années d’exécution, aucune attaque significative n’a été dirigée contre les installations ou le personnel du projet alors que les prises d’otages sont fréquentes dans cette partie du pays.