Protestations jeudi sur les sites allemands d’Opel, puis au niveau européen

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Pancarte “Ne laissez pas mourir Opel” devant l’usine d’Opel de Bochum, le 4 novembre 2009. (Photo : Volker Hartmann)

[04/11/2009 15:46:19] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Les syndicats allemands d’Opel ont annoncé mercredi des “actions de protestation” sur tous les sites allemands dès jeudi, qui doivent ensuite s’étendre au niveau européen, après la décision de GM de conserver sa filiale.

Ces actions visent à “montrer au conseil d’administration de GM ce qu’ils pensent de sa décision”, a déclaré Armin Schild, représentant du puissant syndicat IG Metall au conseil de surveillance d’entreprise d’Opel, dans un communiqué.

“Nous allons défendre l’avenir de tous les sites européens”, qui comptent près de 55.000 salariés, dont environ la moitié en Allemagne, a-t-il ajouté. GM n’a pas encore dévoilé ses intentions, mais la restructuration qu’il envisage devrait coûter 3 milliards d’euros.

A l’usine de Rüsselsheim près de Francfort (ouest), siège d’Opel en Allemagne, l’ambiance était sombre.

“J’ai peur que GM porte maintenant un coup radical à l’entreprise, nous pousse à la faillite et qu’il ferme des usines”, a déclaré Dieter Müller, ouvrier chez Opel depuis 32 ans.

“Pour moi, ça a été une catastrophe d’entendre ça aux informations”, a-t-il confié à l’AFP.

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ée du 4 novembre 2009 de l’usine Opel de Ruesselsheim. (Photo : Martin Oeser)

La décision de GM intervient au lendemain de la conclusion d’un accord entre Magna et le comité d’entreprise d’Opel, prévoyant de lourdes concessions salariales et une participation de 10% du personnel à la nouvelle société qui devait naître après la vente au groupe canadien.

Le plan de Magna, adossé à la banque russe semi-publique Sberbank, prévoyait le maintien des quatre sites allemands d’Opel.

Axel Kraus, 19 ans, se demande si Opel existera assez longtemps pour qu’il puisse terminer sa formation entamée il y a deux ans. “Je n’ai jamais eu une grande confiance en GM”, a-t-il lâché.

Un autre ouvrier, Tamer Turma, essaie de faire contre mauvaise fortune bon coeur. “Ce n’est pas si mauvais que ça. Nous restons finalement en famille”, a-t-il estimé. GM est la maison mère d’Opel depuis 80 ans.

“Mais naturellement, nous sommes à nouveau dans l’incertitude et nous avons peur pour nos emplois”, ajoute-t-il.

Arguant d’un environnement des affaires en Europe “amélioré”, d’une meilleure “santé financière” et de “l’importance d’Opel/Vauxhall” pour sa stratégie internationale, General Motors avait expliqué dans la nuit de mardi à mercredi avoir finalement décidé de conserver Opel après des mois de négociations avec l’équipementier canadien Magna, associé au russe Sberbank.