Philippe Gautier : “Mes clients intéressés par des participations dans les banques”

UK Trade & Investment (UKTI) de l’agence gouvernementale des affaires économiques et financières britannique, est en train d’explorer en Tunisie, les possibilités d’investir sur la place boursière nationale, sitôt que la loi autorisant le compartiment financier off-shore sera promulguée
Tunis, «Port Financier» off-shore, à partir de 2010. Les investisseurs anglais y voient un cadre incitatif idoine. Philippe Gautier, expert off-shore nous a accordé l’entretien qui suit.

philip-gautier1.jpgWebmanagercenter : Quelle portée à la loi autorisant un compartiment
financier pour non résidents sur la place de Tunis ?

Philippe Gautier : Je demeure persuadé que c’était l’étape à franchir pour
attirer les investisseurs mais également le pré-requis pour ouvrir le pays
au marché international.

Quelle catégorie d’investisseurs pourrait être intéressée par votre mission?

En priorité, l’ouverture actuelle présente un intérêt pour les investisseurs
britanniques spécialisés dans l’ingénierie financière et offrant des
produits innovants d’abord aux étrangers, puis une fois que le marché sera
ouvert à des non résidents.

Seraient-ils concernés par d’autres opérations actives telles les
fusions-acquisitions ?

Dans un premier temps «mes» clients seraient tentés par des prises de
participations dans le domaine bancaire et principalement dans des banques
locales.

Il faut voir comment se déroulera la privatisation éventuelle des banques
actuelles et là on serait amenés à voir.

Comment appréciez-vous la gestion du cours du dinar ?

Le fait qu’il soit non convertible est une bonne chose. Il faut laisser le
temps à l’industrie financière le temps de s’adapter, de se renforcer, avant
de libérer totalement le compte capital. Le fait que la Tunisie ait été
affectée moins que les autres pays par la crise est la preuve que c’était la
bonne politique.

Participeriez-vous au projet «Golf Finance House» ?

Le plus important pour le moment est que ce centre financier réussisse et
que cela aide l’économie tunisienne. Il faut faire en sorte que ce ne soit
pas un centre enclavé sans aucune interaction pour le pays. Je pense que
c’est un modèle qui servira une fois le pays aura une monnaie convertible ;
après quoi nous aviserons.

Les investisseurs britanniques souscriront-ils à la dette publique
tunisienne ?

Il faut attendre la courbe des taux et là on pourra développer des tas de
produits.

Quel regard portez-vous sur les milieux d’affaires tunisiens?

Vous avez un vivier de gens parfaitement éduqués formés à toutes les
techniques financières à la fois locales et internationales. J’ai rencontré
les responsables de l’Atuge qui sont des gens tout à fait impressionnants du
fait de leur formation et même ceux qui ne sont pas membres sont des gens
ouverts et parfaitement au fait des choses.

Vous repartez avec quelles impressions à l’issue de votre premier
déplacement en Tunisie ?

Je repars avec la sincère conviction qu’il existe beaucoup d’opportunités
pour l’industrie financière britannique. Cela dit, il faut quand même que
cette industrie, très présente par l’intermédiaire des fonds
d’investissement et la réassurance, pense à étendre cette participation au
domaine bancaire à la fois à la banque universelle et à l’ingénierie
financière et au financement des grands projets.