Logements anciens : la baisse des prix ralentit mais les transactions chutent

[13/10/2009 15:53:44] PARIS (AFP)

photo_1255425096631-2-1.jpg
ère en octobre 2008 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

La baisse des prix des logements anciens ralentit mais le nombre de transactions, en chute de 30%, et le moral morose des Français sont des signes inquiétants pour le secteur des agences immobilières.

Les prix des logements anciens ont diminué de 4,8% au troisième trimestre 2009, par rapport au trimestre correspondant de 2008, marquant un ralentissement de la baisse, selon une étude publiée mardi par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Sur un an (12 derniers mois par rapport aux 12 mois précédents), à la fin du troisième trimestre 2009, les prix enregistrent en effet un recul de 7,8% à 2.411 euros/m2. Pour le seul 3e trimestre, la diminution n’est plus que de 1% par rapport au trimestre précédent et le mois de septembre enregistre même une hausse de 0,1% par rapport à août.

Pour l’ensemble de l’année 2009, la baisse des prix devrait être comprise entre 5% et 8%, selon René Pallincourt, président de la Fnaim.

“Après 10 ans de croissance ininterrompue favorable aux vendeurs, la période actuelle est favorable aux acquéreurs qui ont la possibilité de négocier les prix”, a souligné M. Pallincourt lors d’une conférence de presse.

Ce retournement du marché intervient après une dizaine d’années de hausse. Les prix avaient pris 14% en 2003, 15,5% (un record) en 2004, 10,9% en 2005, 7,2% en 2006 et 3,6% en 2007.

Le ralentissemement de la baisse des prix se situe notamment dans la partie ouest de la France (-4,1% au 3ème trimestre) mais surtout dans le sud-ouest et en Ile-de-France (-1,9%).

En revanche, la chute des prix reste très forte sur toute la moitié est de l’Hexagone (-8,7% pour le nord et l’est, -10,1% pour le centre et les Alpes, -9,4% pour le sud-est).

A Paris intra-muros, “la baisse est enrayée et les prix sont même repartis à la hausse dans le 6ème arrondissement et l’île Saint-Louis”, souligne Gilles Ricour de Bourgies, président de la Fnaim Ile-de-France.

C’est surtout la baisse du nombre de transactions –500.000 prévues en 2009 soit une chute de 30% par rapport à l’an dernier après déjà une baisse de 25% en 2008– qui inquiète les agents immobiliers.

Cette forte diminution d’activité a des répercussions sur l’emploi: 350 agences appartenant à la Fnaim (sur un total de 10.000) ont été placées en réglement ou en liquidation juridicaire pendant le premier semestre de 2009, soit le double que pendant la même période de 2008, sans parler des fermetures volontaires, non chiffrées.

Or l’avenir ne se présente pas sous les meilleurs auspices car le moral des Français est plutôt morose à l’égard du marché immobilier, selon une enquête téléphonique de l’IFOP réalisée pour la Fnaim auprès de 871 personnes.

Seule une minorité (39%) de personnes interrogées estime que la situation économique est favorable à l’achat d’un bien immobilier. Et ils ne sont plus que 22% à percevoir la période actuelle comme propice à la vente d’un logement pour procéder à une nouvelle acquisition.

De plus, huit Français sur 10 trouvent qu’il est difficile aujourd’hui d’obtenir un crédit et plus de la moitié pensent que les taux ne sont pas attractifs.

Aussi pour relancer le marché la Fnaim propose, comme pour l’achat de logements neufs, de doubler le PTZ (prêt à taux zéro) pour les ménages modestes souhaitant acquérir dans l’ancien. Une demande déjà refusée par le gouvernement car jugée trop coûteuse.