La banque britannique HSBC réinstalle sa direction générale en Asie

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ège de la direction générale du groupe à Hong Kong, le 25 septembre 2009. (Photo : Mike Clarke)

[25/09/2009 17:33:09] LONDRES (AFP) Tirant les leçons de la montée en puissance de l’économie asiatique, le directeur général de la banque britannique HSBC va quitter ses bureaux londoniens pour s’installer à Hong Kong, lieu de naissance de ce géant mondial qui tire aujourd’hui sa croissance des pays émergents.

Dans un communiqué, la banque a précisé que son directeur général, Michael Geoghegan s’installerait dans le territoire chinois à compter du 1er février 2010, et qu’il prendrait également à cette date la présidence des activités asiatiques de HSBC.

Le groupe a assuré que sa maison-mère, HSBC Holdings, “restera domiciliée au Royaume-Uni et ne prévoit pas de déménager” de Londres, où son président Stephen Green continuera à superviser l’ensemble des filiales. Et HSBC restera britannique vis-à-vis des autorités, tant fiscales que bancaires.

Ce déménagement constitue un retour aux sources spectaculaire, pour cette banque qui avait déplacé son centre de décision dans la capitale britannique il y a plus d’une quinzaine d’années.

HSBC, qui est aujourd’hui la première banque d’Europe et la deuxième du monde par la valeur boursière (derrière la chinoise ICBC), avait été fondée en 1865 à Hong Kong, sous le nom de “Hong Kong and Shanghai Banking Corporation”, origine de son sigle actuel.

Durant son premier siècle d’existence, la banque ne s’était guère aventurée en dehors de l’Asie. Ce n’est qu’en 1959, avec l’acquisition de la British Bank of the Middle East, qu’elle allait commencer un mouvement d’expansion qui en a fait le groupe que l’on connaît aujourd’hui, symbole de la mondialisation de l’économie planétaire.

Ce mouvement s’est accéléré dans les années 80-90, HSBC se dotant, le plus souvent à coup d’acquisitions, d’activités sur tous les continents, notamment aux Etats-Unis et en Europe (comme en France, avec l’achat du CCF en 2000).

Au début des années 1990, la banque, encore basée à Hong Kong, parachève sa transformation en créant une maison-mère enregistrée en Angleterre, HSBC Holdings, pour coiffer l’ensemble de ses activités. Et après l’acquisition de la banque anglaise Midland en 1992, elle transfère son siège mondial à Londres, en janvier 1993, au coeur du quartier historique de la City.

Puis, dix ans plus tard, elle installe ce siège dans une tour flambant neuve du nouveau quartier d’affaires londonien de Canary Wharf, érigé autour d’anciens docks où étaient naguère déchargées les marchandises produites dans tout l’Empire britannique.

La banque a expliqué que le déménagement de son DG à Hong Kong reflétait sa stratégie de développement dans les économies émergentes en forte croissance, qui a renforcé le poids de l’Asie dans ses activités.

“L’économie mondiale est caractérisée par un basculement de l’Occident vers l’Orient”, et “les marchés en forte croissance, particulièrement ceux d’Asie, transforment l’économie”, a expliqué Stephen Green au cours d’une conférence de presse à Hong Kong. Selon lui, la crise financière, loin d’enrayer ce mouvement, n’a fait que l’accélérer.

En effet, HSBC a multiplié ces dernières années les investissements en Asie (Taiwan, Indonésie, Vietnam, Inde…), et les pays développés ne sont plus la priorité de la banque au logo rouge et blanc.

Aux Etats-Unis, elle a essuyé de lourdes pertes sur le marché du crédit, ce qui l’a poussée à réduire la voilure. Et sur le Vieux Continent, son centre de gravité se déplace de plus en plus vers l’Europe centrale et orientale, comme l’a illustré la cession en 2008 des banques régionales du CCF.