Sarkozy : les paradis fiscaux et le secret bancaire, “c’est terminé”

[23/09/2009 19:27:55] PARIS (AFP)

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Nicolas Sarkozy le 23 septembre 2009 lors du interview retransmise sur France 2 et TF1, depuis New York.

Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi que l’ère des paradis fiscaux et du secret bancaire était “terminée” et a appelé le sommet du G20 de Pittsburgh à prévoir des “sanctions” contre les territoires non coopératifs, dans un entretien télévisé à TF1 et France 2.

“Il n’y a plus de paradis fiscaux et à Pittsburgh l’un des enjeux, c’est que dès le premier trimestre de l’année prochaine, des sanctions soient appliquées sur des places, sur des pays qui ne respecteraient pas les règles en la matière”, a déclaré le chef de l’Etat à la veille de l’ouverture du sommet du G20.

“Les paradis fiscaux, le secret bancaire c’est terminé”, a-t-il ajouté.

Début avril, les pays du G20 réunis à Londres s’étaient engagés à lutter contre les paradis fiscaux et une liste des territoires non coopératifs avait été publiée à l’issue du sommet.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs affirmé que les pays du G20 se “bagarraient” sur la réglementation des bonus bancaires.

Un accord n’a “pas encore” été trouvé sur les bonus, a déclaré le président. “On discute, cela se bagarre (…) mais il faut qu’on trouve un accord”, a-t-il ajouté.

“Nous voulons clairement que le montant des bonus soit plafonné en fonction, par exemple, d’un pourcentage du chiffre d’affaires, d’un montant de fonds propres”, a indiqué M. Sarkozy. “L’Europe s’est mise d’accord sur la position de la France et de l’Allemagne” mais “le cheminement est long”, a ajouté le chef de l’Etat en référence aux réserves américaines.

“On ne peut pas tout focaliser sur le bonus, mais c’est quand même la partie visible de l’iceberg”, a précisé M. Sarkozy, affirmant que “le capitalisme ne peut plus recommencer comme avant”.

Le chef de l’Etat a par ailleurs appelé les banques à délaisser les activités de “spéculation” auxquelles elles se sont livrées parce qu’elles “avaient le sentiment de pouvoir gagner plus d’argent plus rapidement”.

“Le travail des banques, ce n’est pas de la spéculation”, a affirmé le chef de l’Etat. “Leur travail est assez simple, cela consiste à emprunter de l’argent au jour le jour et à le prêter à moyen et à long terme, pour un particulier qui veut acheter son appartement (…) ou pour une entreprise qui veut acheter une machine”.

M. Sarkozy a par ailleurs indiqué qu’il allait examiner après le G20 s’il y avait “matière à faire une régulation de l’activité bancaire en France”, sans donner plus de précisions.