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| ège de Google, à Moutain View en Californie, le 24 aout 2005 (Photo : David Paul Morris) |
[04/09/2009 08:37:37] BRUXELLES (AFP) Le moteur de recherche Google s’est lancé à Bruxelles dans une vaste opération de séduction pour rallier les Européens à son ambition de rendre accessible sur internet tous les ouvrages disponibles dans le monde, mais reste très discret sur ses petits secrets de fabrication.
L’offensive de charme, qui passe par des visites pour la presse de bibliothèques prestigieuse où Google est déjà à l’oeuvre et par des rencontres avec des écrivains acquis à sa cause, vise à préparer les auditions organisées lundi 7 septembre par la Commission européenne.
Google a été invité par l’Union européenne à s’expliquer sur l’accord qu’il a passé l’an dernier avec l’association des éditeurs et le syndicat des auteurs américains.
Après des mois des batailles juridiques, Google et les détenteurs de droits d’auteurs ont décidé de se partager les revenus créés aux Etats-Unis par la mise en ligne d’ouvrages aujourd’hui épuisés en librairie mais qui pourraient connaître une seconde vie grâce aux livres électroniques et autres “smart phones”.
Selon Google, ces ouvrages représentent environ 70% de l’ensemble des livres, contre une vingtaine de pourcents pour ceux, plus anciens, déjà tombés dans le domaine public et 5% pour les livres disponibles en librairies.
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| à la bibliothèque Cecil H. Green à l’université de Stanford (Californie) le 17 décembre 2004, (Photo : Justin Sullivan) |
L’accord, qui doit encore être validé par la justice américaine, prévoit que Google percevra 37% des bénéfices liés à cette exploitation, les auteurs et éditeurs en recevant 63%. Un “registre des droits d’auteurs” sera créé afin de procéder à ce partage.
Le système est cependant contesté par d’autres grands noms d’Internet comme Amazon, Microsoft et Yahoo, qui craignent que Google n’abuse de sa position dominante.
En Europe, où des millions de livres épuisés représentent également un énorme marché potentiel, tout reste encore à faire.
La firme américaine ne vient cependant à Bruxelles que pour “répondre aux questions” sur la situation aux Etats-Unis, et non négocier la création, par exemple, d’un “registre” des auteurs européens, explique un porte-parole de Google, Bill Echikson.
“On trouve juste que ce serait chouette si tous ces livres pouvaient être accessibles”, ajoute, sibyllin, le porte-parole d’un groupe qui a déjà numérisé et indexé quelque 10 millions de livres.
Pour le numéro un des moteurs de recherche, la bataille de l’opinion en Europe se joue peut-être encore d’avantage sur la question des ouvrages libres de droits, comme ceux, appartenant à sept bibliothèques du Vieux continent, que Google a commencé à numériser à ses frais.
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| èque nationale de France (BNF) François Mitterrand à Paris le 2 juillet 2009 (Photo : Loic Venance) |
La Bibliothèque nationale de France (BNF) a relancé le débat fin août en révélant être en négociation avec le géant américain, dans l’espoir de réduire les frais de la numérisation de ses collections.
Un revirement de la BNF, jusqu’ici opposée à Google, serait un signal spectaculaire pour la société californienne.
Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a souligné que la “numérisation” du patrimoine français ne pourrait se faire que “dans une garantie d’indépendance nationale absolue”.
Google, qui compte parmi ses plus farouches opposants la ministre allemande de la Justice, Brigitte Zypries, a reçu le soutien de Commission européenne, qui souhaite que cessent les “querelles idéologiques”.
Sans attendre un consensus européen, la numérisation se poursuit à la Bibliothèque de Gand (nord de la Belgique), où Google a été chargé de scanner 300.000 livres.
Tous les mois, des camions emportent des livres de la bibliothèque, qu’ils ramènent quelques semaines plus tard, après les avoir scannés… dans un lieu tenu secret et pour un coût que Google refuse de dévoiler.





