Molex : la direction durcit le ton, les salariés en colère

[06/08/2009 18:15:41] TOULOUSE(AFP) (AFP)

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éricain de Molex passe devant le mur de l’usine fermée, le 6 août 2009 (Photo : Pascal Pavani)

La décision de l’équipementier automobile Molex de fermer provisoirement son usine de Villemur-sur-Tarn, près de Toulouse, après un incident entre salariés et un dirigeant américain, a suscité jeudi la colère du personnel, dont le licenciement est prévu fin octobre.

“Ca commence à se corser. S’ils cherchent l’épreuve de force, ils vont l’avoir”, a averti le secrétaire du comité d’entreprise, Denis Parise (CGT), devant les portes closes de l’usine avec une cinquantaine de salariés venus manifester leur colère.

Les salariés en grève ont voté dans l’après-midi la reprise du travail mais ont été empêchés d’entrer dans l’usine par des vigiles de la direction.

“Il faut qu’on vote la reprise du travail pour prouver qu’on veut travailler et qu’on ne peut pas. Le jour où ils auront débloqué le site, on pourra se remettre en grève”, a déclaré Denis Parise (CGT) avant le vote.

La direction de Molex a demandé au juge des référés du TGI de Toulouse “d’autoriser la fermeture (de l’usine) par mesure de sécurité, le temps de faire un état des lieux et de remettre de l’ordre, et l’expulsion immédiate et sans délai de toute personne perturbant les entrées et sorties des bâtiments de l’établissement si nécessaire par l’intervention des forces de l’ordre”.

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érant de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn, Marcus Keriou, hué par des salariés, le 21 avril 2009 (Photo : Pascal Pavani)

“Actuellement, Molex ne peut pas satisfaire les engagements contractuels vis-à-vis de ses clients”, a plaidé l’avocat de Molex, Me Laurent Ducharlet.

Le juge des référés, devant lequel comparaissait Denis Parise et trois autres salariés, a annoncé qu’il rendrait sa décision mardi à 09H00.

“S’ils veulent sortir en force le stock de pièces de l’usine, ça va très mal se passer”, a prévenu le secrétaire du CE.

L’usine, bloquée par les salariés et dont la production est paralysée depuis le 7 juillet, a été fermée mercredi soir, “pour garantir la sécurité des employés (administratifs non grévistes) et des vigiles de l’usine après qu’un salarié et deux gardes eurent été blessés (mardi) dans un incident violent sur le site”, selon un communiqué de Molex, contesté par les salariés.

Selon la version des salariés, le directeur du développement Eric Doesburg, qui marchait avec une canne du fait d’une opération au genou, a été bousculé mardi soir et des oeufs ont été lancés sur lui et ses gardes du corps. Un médecin lui a prescrit une ITT de 7 jours.

La préfecture de la Haute-Garonne a rejeté les accusations d’un représentant de Molex mettant en cause le “manque de soutien” des forces de l’ordre locales lors des incidents de mardi soir.

Le personnel de Villemur (283 emplois) venait d’apprendre la rupture des discussions de Molex avec un repreneur potentiel.

“L’usine n’est pas viable. La fermeture reste programmée pour fin octobre”, a répété jeudi M. Kerriou, qui a par ailleurs annoncé que la direction de Molex aux USA avait décidé de reprendre le “management direct” de l’usine de Villemur.

Les présidents PS du conseil régional Midi-Pyrénées, Martin Malvy, et du conseil général de Haute-Garonne, Pierre Izard, ont demandé jeudi à être reçus par le président Sarkozy pour discuter de la situation de Molex.

“Ca va aller au carton si on continue comme ça. Estrosi (le ministre de l’Industrie) était sur la ligne de deux repreneurs et la direction de Molex a dit qu’elle n’en voulait aucun”, a indiqué le maire de Villemur Jean-Claude Boudet (DVG).