Liban – Tourisme : Une saison estivale 2009 hors normes

Beyrouth est le lieu de toutes les résistances. Etrange destin que celui du pays
du Cèdre. Qu’il sombre dans la folie -les récents événements de Aïcha Baccar en
témoignent où des heurts sanglants ont éclaté entre miliciens d’Amal et
partisans du Courant du Futur au début de la saison estivale, à la suite de la
désignation de Saâd Hariri pour former le prochain gouvernement- ou retrouve la
raison, qu’il se morcelle en quartiers confessionnels, haineux ou se passionne
pour des amours retrouvées (récente rencontre entre Hassan Nasrallah et Walid
Joumblatt après des années d’antagonisme), qu’il vive dans les nuages, les
idéologies, se retrempe dans les messianismes de tous les horizons (nassérisme,
marxisme, les fédayins et maintenant Wilayat El Fakih) ou retombe brutalement
sur ses pieds, comme c’était le cas après la guerre de juillet 2006 quand
Tel-Aviv, dans sa rage vengeresse, a déversé sur le pays autant de bombes que
pendant toutes ses guerres avec ses voisins arabes. Ça ne lui fera jamais les
pieds. L’histoire du Liban ? Finalement, un éternel recommencement!

liban300709.jpgMalgré des années d’instabilité politique chronique, un mal hélas endémique chez
l’establishment beyrouthin, les menaces constantes de l’Etat hébreu et l’ombre
agissante des différentes officines de renseignements des puissances régionales
et internationales, toujours prêtes à souffler sur les braises de la mosaïque
libanaise, le pays des Phéniciens, temple des dieux d’outre-temps, berceau de
l’alphabet et refuge, à travers les âges, des communautés et des minorités
religieuses, s’apprête à accueillir, cette saison estivale, un nombre record de
visiteurs, estimé à deux millions d’Arabes et autres étrangers, ce qui pousse
certains nostalgiques du légendaire quartier El Hamra, ici, à évoquer la
possibilité pour Beyrouth de retrouver son ancien titre de «Paris du
Moyen-Orient».

Les hôteliers se frottent les mains

Alors que le «New York Times» a classé Beyrouth comme première destination
mondiale pour 2009, le guide «Lonely Planet» la plaçait au deuxième rang parmi
les dix villes «à voir» pour son charme, sa vivacité et son dynamisme.
Actuellement, d’après M. Pierre Achkar, président du syndicat des hôteliers, le
taux d’occupation des hôtels à Beyrouth et de tous les autres lieux de
villégiature du nord et du sud (Jounieh, Jbeil, Saida, la montagne…) est de 95%.
La renommée des festivals d’été internationaux dans le temple romain de Baalbek,
de Beiteddine au Chouf et des nuits animées, fiévreuses d’Achrafia, de Jemmaizé
a joué pleinement, de l’avis des professionnels, dans la réussite de cette année
estivale, unique depuis des décennies.

D’ailleurs, à cette occasion, le ministre du Tourisme, Elie Marounie, a appelé
les Libanais à transformer leur pays en une destination touristique «365 jours
sur 365» au lieu de 60 jours par an, mettant ainsi l’accent sur le climat de
détente relative postélectorale entre les différents protagonistes et son impact
positif sur un secteur, réputé vulnérable, à la pointe du progrès au pays du
Cèdre dont la qualité des infrastructures d’hébergement, l’amabilité des
habitants et la convivialité des villes côtières ont, de tout temps, constitué
la valeur ajoutée de ce pays.

Pour de nombreux observateurs, cette croissance importante du nombre des
visiteurs, d’expatriés et d’étrangers, durant le mois de juin et de juillet, en
dépit du contexte de la crise financière internationale et des tensions
politiques inhérents au statut géopolitique du Liban, laisse présager un retour
en force du pays du Cèdre parmi les destinations méditerranéennes.

Rappelons enfin que début juillet, le nombre des touristes en hausse était de
69,2% par rapport à la même période de l’an dernier.