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| éen à l’Industrie Günther Verheugen, le 25 septembre 2008 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[18/05/2009 10:43:56] BERLIN (AFP) Le commissaire européen à l’Industrie, l’allemand Günther Verheugen, a vivement critiqué le système bancaire allemand dans une interview publiée lundi, suscitant immédiatement des protestations du gouvernement allemand.
“L’Allemagne était la championne du monde des risques bancaire. Nulle part ailleurs dans le monde, pas non plus en Amérique, les banques ne se sont lancées d’une façon aussi importante dans des risques aussi incalculables, avant tout les banques régionales”, a dit le commissaire à l’Industrie.
M. Verheugen, membre du parti social-démocrate SPD qui participe à la coalition au pouvoir à Berlin, s’en prend notamment à un manque supposé de régulation des activités à risque des banques: “En Allemagne et dans d’autres pays, les régulateurs ont laissé faire les choses.”
“D’autres pays font mieux avec leurs banques sur ce point. En Italie par exemple. LÃ -bas, il n’y a pas d’actifs toxiques”, estime-t-il.
Le porte-parole du ministère des Finances, également tenu par les sociaux-démocrates, a protesté lundi, estimant que les propos de M. Verheugen témoignaient d’une “méconnaissance surprenante des faits” et assurant que le gouvernement avait été “surpris”.
“La Commission devrait se demander si elle n’a pas aussi joué son rôle dans la situation actuelle par sa politique de dérégulation agressive”, a dit le porte-parole.
Et de critiquer notamment la réforme du secteur bancaire public allemand imposée par Bruxelles, qui a notamment privé les Landesbanken des garanties financières publiques dont elles bénéficiaient.
Ces grandes banques publiques régionales, très fragilisées après la disparition de ce privilège, sont parmi les principales victimes de la crise financière en Allemagne.
La Commission européenne les somme désormais de se restructurer en profondeur.
Le gouvermenent allemand a créé une “bad bank” pour délester les banques privées de 230 milliards d’euros d’actifs toxiques, mais va devoir préparer un plan sur-mesure pour les banques publiques.
La commissaire à la concurrence “Neelie Kroes a posé des conditions très intelligentes, pour que les banques régionales allemandes survivent. Elle n’avait pas de raison de fermer les yeux”, estime de son côté M. Verheugen.



