Rapport Davos sur l’éducation entrepreneuriale (2) : Comment «fabriquer» des entrepreneurs

Les entrepreneurs ne naissent pas par génération spontanée. Et contrairement
à une autre idée très largement répandue, l’éducation entrepreneuriale n’est
pas une affaire de scores de tests et de quotient intellectuel, estiment les
auteurs du rapport du Forum Economique Mondial –intitulé «éduquer la
nouvelle vague d’entrepreneurs».

D’après ce document, cette éducation «célèbre tout l’éventail de talents et
d’aspirations de chaque enfant» et doit de ce fait être axée sur une dizaine
de concepts fondamentaux, parmi lesquels l’importance du mental et de la
santé physique, la joie de faire des affaires, la reconnaissance
d’opportunités, les lois de l’offre et de la demande, la création d’un
avantage comparatif et de la richesse, le leadership, etc.

Qui devrait enseigner ? Une première condition de la réussite de l’éducation
entrepreneuriale consiste à en confier la conduite à ce que le rapport
appelle des «enseignants entrepreneuriaux», c’est-à-dire des enseignants
capables «d’engager les jeunes apprenants dans les activités expérimentales
nécessaires». Mais il ne suffit pas de sélectionner des enseignants. Il faut
également en certifier les compétences afin «d’assurer le respect des
standards». D’autant qu’on compte très peu d’enseignants ayant des
entrepreneurs, et, à l’inverse, d’entrepreneurs qui sont de bons
enseignants.

Malheureusement, la recherche afférente à ce champ n’a pas encore produit
une définition claire de ce qu’est le profil idéal d’un enseignant en
matière d’éducation entrepreneuriale. Même si, observent les auteurs du
rapport, ce qui semble marcher le mieux dans ce domaine «c’est une
combinaison entre un bon instructeur» et «une série d’interactions avec les
entrepreneurs actuels».

Autre condition de la réussite de cette opération, l’éducation des jeunes
entrepreneurs ne doit pas être du seul ressort de l’institution qui la
dispense. D’après le rapport du Forum économique mondial, les parents et la
famille, d’une façon générale, «peuvent jouer un rôle important» dans ce
processus.

Mais comment enseigner cette discipline ? A ce sujet, le rapport appelle à
mettre en place une série d’activités puisées dans les meilleurs programmes
d’éducation entrepreneuriale destinée aux jeunes, comme les jeux, le travail
interactif de groupe, la recherche focalisée sur le marché –pour permettre
aux étudiants de s’exercer à identifier les opportunités en observant et
interviewant les consommateurs potentiels, la simulation de relations
commerciales (achat et vente avec de l’argent vrai prêté par l’école), la
visite d’entreprises, l’élaboration de business plan, et les discussions
avec des entrepreneurs «guest-speakers » dans les classes. Car les auteurs
du rapport sont convaincus de l’importance de la pédagogie de l’exemple dans
l’éducation entrepreneuriale.

C’est pour cette raison qu’ils proposent d’encourage les étudiants dans
cette discipline «à lire et écrire au sujet de grands entrepreneurs du passé
et du présent» dans le cadre de leur apprentissage, et d’enrôler les
entrepreneurs et autres professionnels du monde des affaires comme
«conseillers volontaires, mentors et coachs pour les étudiants».