[15/05/2009 05:34:16] PARIS (AFP)
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| çois Fillon et Christine Lagarde, le 5 mai 2009 à l’Assemblée (Photo : Boris Horvat) |
Les chiffres de la croissance au premier trimestre 2009, qui sont pubiés vendredi, devraient marquer officiellement l’entrée de la France en récession, le gouvernement ayant préparé les esprits en annonçant qu’ils seraient “mauvais”.
Dans sa dernière note de conjoncture publiée en mars, l’Institut national de la statistique prévoyait une chute du produit intérieur brut (PIB) de 1,5% sur cette période, après un recul de 1,1% enregistré au dernier trimestre 2008 sous l’effet de la crise économique internationale.
La Banque de France table quant à elle sur une baisse du PIB de 0,8% au premier trimestre.
Quelle que soit l’ampleur de la chute, l’entrée en récession – communément définie par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB – de l’économie française semble désormais inéluctable.
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a d’ailleurs prévenu dès lundi que “le chiffre de la croissance au premier trimestre 2009 (…) sera sans doute mauvais” et que le gouvernement réviserait sa prévision de croissance sur l’année prochainement.
Officiellement, il table encore sur une baisse de 1,5% du PIB cette année. Mais le Premier ministre, François Fillon, a récemment reconnu qu’un recul de 2,5% était “aujourd’hui probable”.
De leur côté, le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne tablent sur une chute du PIB français de 3,0% en 2009. Une récession moins sévère que celle qui devrait toucher les principaux partenaires de la France, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
Voulant retenir de ces statistiques “le verre à moitié plein”, Christine Lagarde en a conclu que “le modèle économique français (…) pour 2009 résiste clairement mieux à la crise qu’un certain nombre de ses pays concurrents, voisins et amis”.
La situation de l’économie française n’est pas pour autant brillante.
Le déficit commercial, déjà chronique, sera vraisemblablement encore aggravé par l’effondrement de la demande mondiale, tandis que les industries françaises ont encaissé de plein fouet l’impact de la crise internationale.
Selon une enquête de l’Insee publiée mercredi, les investissements dans l’industrie devraient connaître en 2009 une chute record (-18%) et nettement contribuer au recul attendu du PIB cette année.
Quant à la production industrielle, elle a reculé de 7% au seul premier trimestre.
Heureusement, la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance en France, a tenu bon sur les trois premiers mois de l’année. Les dépenses en produits manufacturés ont ainsi légèrement rebondi (+0,4% après -0,6% au quatrième trimestre 2008), ce qui laisse selon Bercy “espérer une reprise de l?activité à moyen terme dans de bonnes conditions”.
Mais cette reprise, attendue au mieux pour la fin de l’année, ne devrait être que “graduelle”, selon Mme Lagarde.
Et faute de redémarrage fort de l’activité, les effets de la crise risquent de mettre encore du temps à se diffuser dans l’économie. Si l’industrie, notamment automobile, montre quelques signes de stabilisation, les services commencent déjà à subir le contrecoup de la prudence des entreprises.
C’est surtout le chômage qui inquiète, alors que le nombre de nouveaux chômeurs ne cesse d’augmenter (+63.400 en mars en métropole, soit 2,44 millions au total).
Et Mme Lagarde de préparer les esprits: “les experts évaluent à quatre trimestres le décalage entre la reprise d’une économie et la reprise de l’emploi”.
Aucune embellie n’est donc à attendre sur ce front avant au moins fin 2010.



