Afrique du Nord-Moyen-Orient : Risque d’aggravation du chômage et de la pauvreté en 2009, selon le FMI

En 2008, les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient importateurs de
pétrole, comme la Tunisie, ont plutôt bien résisté à la crise financière
mondiale et à ses implications économiques. Si les marchés boursiers ont été
frappés, la baisse –à l’exception de l’Egypte et du Pakistan- a été
généralement, selon le Fonds monétaire international (FMI), moins prononcée
que pour la moyenne des marchés émergents.

De même, on n’y a pas enregistré de faillites de banques, en raison de la
faible exposition internationale des établissements commerciaux et de leur
niveau relativement élevé de liquidités.

En fait, la «contagion financière» n’a touché que quelques pays ayant une
«des relations significatives avec les marchés internationaux de capitaux».

Il en sera autrement en 2009. Selon le «Regional Economic Outlook» du FMI,
un rapport sur les effets de la crise dans trois groupes de pays du
Moyen-Orient et d’Asie centrale (exportateurs de pétrole, importateurs d’Or
noir, et pays du Caucase et d’Asie centrale) l’impact de la crise
s’intensifiera durant l’année en cours. La crise financière et la récession
pèseront sur la croissance de ces pays, qui devrait s’établir à 2,5% contre
6% en 2008.

Bien qu’il admette que «les perspectives soient extrêmement incertaines en
2009» et qu’il faille «dans ces circonstances considérer les projections
comme seulement indicatives», le FMI estime que la récession chez leurs
principaux partenaires commerciaux affectera probablement les exportations,
le tourisme, les transferts de travailleurs immigrés et les investissements
directs étrangers des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient importateurs
de pétrole. La part de ces pays dans les exportations de marchandises à
l’Europe va de 35% en Egypte à plus de 75% en Tunisie.

Durant les cinq dernières années, le flux total d’IDE vers les pays couverts
par ce rapport est passé de 9,3 milliards $ en 2003 à 31,6 mds $ en 2008.
Six pays en particulier (Djibouti, Egypte, Jordanie, Pakistan, Syrie et
Tunisie) ont bénéficié de cette augmentation. Toutefois, le FMI prédit que
«peu de pays seront capables de maintenir les niveaux actuels de flux d’IDE»
et «quelques unes parmi les vedettes des dernières années vont probablement
enregistrer une forte baisse», à la faveur du «durcissement des conditions
de crédit, d’une liquidité régionale inférieure, et d’une diminution de
l’appétit des investisseurs».

Quoique le degré de vulnérabilité varie d’un pays à un autre, le FMI
entrevoit trois risques clefs à court terme : un ralentissement économique
plus fort qui pourrait avoir un impact sur la stabilité sociale et la
pauvreté, des risques découlant d’une réduction des financements extérieurs,
et la vulnérabilité des bilans des banques et des entreprises à l’impact
négatif d’une récession globale plus longue et profonde.

En bref, le principal défi auquel font face ces pays se résume en deux
questions : comment faire face au mieux à la tempête actuelle et «comment
positionner les politiques macroéconomiques dans un avenir de plus en plus
incertain?».