Tunisie – Ingénieurs : La parabole de la lecture !

On dit que les Tunisiens, en général, ne lisent pas ! Demandez aux
bibliothécaires et vous seriez édifiés. La profession la plus en danger en
Tunisie, ce n’est pas le secteur automobile, ni les services, ni le textile…
car la palme revient au commerce de bouquins. A part les volumes nécessaires
à tous les genres d’études, nos compatriotes ont très peu d’inclinaison pour
cet outil capital. Nous n’allons pas en rajouter mais tout le monde sait
pertinemment que le meilleur moyen de maîtriser parfaitement un sujet est de
lire un ou plusieurs tomes qui lui sont consacrés. Et il en sera toujours
ainsi, malgré toutes les élucubrations que vous pouvez entendre sur l’ère de
l’information.

En un mot, donc, nous sommes un peuple qui, dans son écrasante majorité, ne
lit pas. Dans ces conditions, l’inculte devient l’étalon et nos limites sont
bien vite atteintes. Peu de savoir, donc peu d’aventures au-delà des
sentiers battus, peu d’ambition, peu de créativité… Une malheureuse moyenne
qui ne mène nulle part ; en tous cas pas du côté des économies les plus
avancées auxquelles nous répétons à cor et à cri que nous voulons nous
arrimer !

Prenons une profession capitale dans les temps modernes et évaluons nos
pertes : les ingénieurs. Comme les Tunisiens, en général, ne lisent pas, on
peut en conclure que les ingénieurs tunisiens, en général, ne lisent pas !
Avec toutes les limites que cela entraîne !

Au sommet de l’Etat, on est conscient de cette faiblesse et on sait qu’il
est capital que les ingénieurs tunisiens montent, en urgence, en valeur, en
connaissances, en créativité… Le dernier Conseil ministériel présidé par le
chef de l’Etat a été entièrement consacré à ce sujet. Il a d’abord décidé
qu’il fallait orienter un plus grand nombre de bacheliers vers les cycles de
formation des ingénieurs pour que nous puissions rattraper notre retard dans
ce domaine puis de trois urgences :

– promouvoir la qualité de la formation à travers l’élargissement des champs
de la certification;

– ouvrir de plus larges perspectives devant les licenciés et les maîtrisards
scientifiques afin de leur permettre d’accéder aux cycles de formation en
ingénierie;

– mettre en place des programmes d’appui à la formation des formateurs et
tirer profit des expériences nationales et internationales.

Mais, soyons clairs, si l’on ne fait pas comprendre à cette élite que sa
propre valeur passe par ce qu’elle peut faire de plus que les autres sur
l’échelle mondiale, elle court à la banalisation et à la perte de
‘’classement’’ sur le marché.