[06/05/2009 17:15:10] WASHINGTON (AFP)

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à la recherche d’un emploi, le 25 février 2009 à San Francisco, en Californie (Photo : Justin Sullivan)

Le secteur privé a détruit 491.000 emplois aux Etats-Unis en avril, soit beaucoup moins qu’en mars et que ce que craignaient les analystes, selon une étude du cabinet de conseil en ressources humaines ADP publiée mercredi.

L’ampleur de ces suppressions nettes d’emplois marque un fort infléchissement par rapport au mois précédent, qui avait vu 708.000 destructions de postes (chiffre révisé en baisse de 34.000).

Le chiffre d’avril est également bien inférieur aux prévisions des analystes, qui attendaient 645.000 licenciements nets.

Selon ADP, le secteur des services, qui assure près de 85% de l’emploi non agricole aux Etats-Unis, a perdu 229.000 postes en avril, après 384.000 en mars.

Avec une main-d’oeuvre en baisse continue depuis plus de deux ans, l’industrie a encore perdu 262.000 emplois, après 324.000 le mois précédent.

Les grandes entreprises, comptant 500 salariés ou plus, ont supprimé 77.000 emplois, les entreprises moyennes (de 50 à 499 salariés) 231.000, et les petites entreprises 183.000.

Les PME sont le moteur de la création d’emplois aux Etats-Unis. Le nombre de postes qu’elles ont dû encore supprimer en avril montre “que la récession continue de s’étendre au-delà du secteur de l’industrie et des activités liées au logement pour gagner presque tous les secteurs de l’économie”, écrit ADP.

Le cabinet écrivait le mois dernier que l’intensification de la crise était “violente”, mot qui a disparu de son compte-rendu pour avril.

“A quelqu’aune que ce soit, à l’exception des derniers mois, 491.000 destructions d’emplois sont un désastre, mais au moins, c’est moins désastreux qu’auparavant”, estime Ian Shepherdson, économiste de l’institut HFE.

“L’idée selon laquelle l’économie est désormais sur la voie d’une reprise régulière me laisse néanmoins profondément sceptique”, ajoute-t-il.

Publiée deux jours avant les chiffres officiels du département du Travail, qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public, l’enquête ADP est un premier aperçu sur l’évolution mensuelle de l’emploi aux Etats-Unis.

Les analystes s’attendent à ce que le rapport du ministère fasse apparaître vendredi 620.000 suppressions d’emplois en avril, après les 663.000 annoncées pour mars.

Les résultats de l’enquête ADP devraient les amener à revoir leurs attentes dans un sens moins défavorable.

Pour Elsa Dargent, analyste de Natixis, l’enquête ADP vient s’ajouter à d’autres indicateurs laissant penser que “la dégradation du marché du travail devrait être moins prononcée en avril” que les mois précédents.

Elle s’en tient à sa prévisions selon laquelle le rapport du ministère devrait faire apparaître 550.000 pertes d’emplois. M. Shepherdson indique, lui, avoir revu son pronostic à 500.000 destructions de postes, au lieu de 650.000 jusqu’à présent.

Le taux de chômage aux Etats-Unis a atteint 8,5% en mars, son plus haut niveau depuis plus d’un quart de siècle.

Dans une autre étude publiée mercredi, le cabinet Challenger, Gray & Christmas a calculé que les entreprises américaines avaient annoncé en avril leur intention de supprimer 132.590 emplois (aux Etats-Unis et à l’étranger), soit 12% de moins que le mois précédent.

En baisse pour le troisième mois de suite, le niveau des suppressions d’emplois projetées est au plus bas depuis octobre 2008.