«Ce secteur est jeune mais pas précaire». Opérateur lui-même –il est
	directeur général de Cos Tunisie-, M. Ridha Ben Abdessalem, président de la
	Chambre des Centres d’Appels, est bien placé pour connaître les problèmes de
	cette activité en pleine croissance. Lancée progressivement à partir de
	2000, cette branche, aujourd’hui forte de près de 200 opérateurs, emploie
	17.000 personnes, et réalise un chiffre d’affaires de près de 200 millions
	de dinars. Ce qui ne l’empêche pas de traîner une image de marque pas très
	reluisante. 
Le travail dans les centres d’appels est précaire ? Le président de la
	Chambre s’inscrit en faux contre cette affirmation, mais n’apporte pas la
	preuve de son non-fondement. «J’aimerais croire que tout le monde respecte
	la législation, mais cela reste à prouver», contredit un autre opérateur.
	Les métiers qui y sont exercés sont «sans fonctions» précises ? Non, tranche
	le patron de COS Tunisie. Qui précise que «dans un centre d’appels, il y a
	plusieurs métiers : avant-vente, télé-vente, après-vente, conseil,
	assistance, etc. Ces centres ne respectent pas la législation du travail,
	notamment en matière de couverture sociale? «100% des adhérents de la
	Chambre cotisent à la sécurité sociale», conteste M. Ben Abdessalem. Le
	problème c’est que cette structure regroupe moins de dix pour cent des
	centres exerçant en Tunisie. Le turn over serait trop élevé ? Il ne serait
	que de 10% en Tunisie, contre 23% à l’étranger, d’après le patron de Cos
	Tunisie. 
Mais les ressources humaines ne sont pas, elles aussi, sans reproche.
	D’après le responsable d’un autre centre d’appels, «les préjugés proviennent
	de la méconnaissance des métiers du secteur. Nous avons une culture
	industrielle, mais de culture du service». Un autre pointe du doigt le
	problème de la maîtrise des langues. «Il faut résoudre ce problème si l’on
	veut que la Tunisie se positionne dans un environnement de plus en plus
	concurrentiel. Il faut pour cela un plan stratégique».
Pour surmonter ces problèmes, un intervenant pense qu’il faut «juste faire
	l’adéquation entre les centres et les jeunes, en communiquant en direction
	de ces derniers, pour leur expliquer les opportunités dans ce métier de
	services, mais sans faire trop de promesses». Car, reconnaît cet orateur,
	«quelques uns vont évoluer, mais pas tous», compte tenu de l’exigence de
	productivité qui est très élevée. 
Critiquée et, même, contestée par certains opérateurs du secteur, la Chambre
	des centres d’appels –qu’on accuse notamment de ne pas servir le secteur- a
	également du pain sur la planche pour susciter l’adhésion –au propre et au
	figuré- du plus grand nombre et avoir ainsi les moyens de peser sur
	l’évolution du secteur.
 
		

