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à Porto, au Potugal (Photo : Francisco Leong)

[25/04/2009 18:32:59] WASHINGTON (AFP) Le ministre de l’Economie argentin Carlos Fernandez a fait porter samedi la responsabilité de la crise économique sur les pays riches, et exigé que toute réforme du système financier international augmente le pouvoir de décision des pays émergents.

“Cette crise trouve ses racines au coeur du système capitaliste moderne. Elle a été provoquée par une innovation financière sans retenue et nourrie par la création d’une richesse artificielle par des entités financières spéculatrices et non régulées”, a-t-il affirmé à Washington devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance politique du FMI.

M. Fernandez a estimé que la crise actuelle risquait de se transformer en récession systémique et prolongée sans action concertée entre pays riches et émergents.

“Le sort des générations futures dépend maintenant de deux options politiques: soit nous renforçons nos actions pour arrêter le cercle vicieux entre l’économie réelle et le secteur financier avec de nouvelles actions concertées tenant compte de l’impact sur les autres pays, soit l’économie mondiale sera entraînée dans une récession encore plus grave et prolongée avec des conséquences asymétriques pour différents groupes de pays”, a-t-il averti.

Il a ajouté que le Fonds monétaire international devait bénéficier de ressources accrues pour faire face aux conséquences de la crise mais que les critères imposés pour qu’il apporte son aide aux pays en difficulté devaient être revus.

L’Argentine avait eu maille à partir avec le FMI il y a dix ans, tenant le Fonds pour responsable de la spirale de chômage et d’inflation qui avait frappé le pays à la suite d’un programme économique imposé par l’institution.

“Nous pensons qu’il est d’une importance critique de revenir à la nature coopérative qui était celle du Fonds à l’origine et d’éviter d’imposer des conditions de politique économique en échange de l’assistance financière”, a estimé M. Fernandez.

Concernant l’émission, annoncée lors du sommet du G20 de Londres, de Droits de Tirage Spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI, pour un montant de 250 milliards de dollars, M. Fernandez a estimé qu’elle était bienvenue pour augmenter les liquidités actuellement disponibles sur les marchés du crédit international.

Mais “des mécanismes doivent être mis en place pour redistribuer ces DTS en faveur des pays en développement car ceux actuellement en place et résultant des quotas de représentation en réservent 60% aux pays développés”, a souligné le ministre argentin.

Cet argument a été repris devant la même instance par le ministre brésilien des Finances Guido Mantega qui a suggéré une seconde allocation de DTS destinée en priorité aux pays en développement.

“Le FMI s’est repenti de nombre de ses péchés originels. Mais il doit toujours répondre au premier d’entre eux qui est son déficit démocratique. Nous nous félicitons des efforts du directeur général de construire un FMI moderne doté d’instruments et de politiques appropriés. Mais nous nous attendons cependant à ce que la volonté politique avance plus rapidement dans la direction d’une plus grande représentation des pays en développement dans cette institution”, a déclaré M. Mantega.